Coup de théâtre : les masques hopis vont être restitués aux Indiens

Touwensa(Agences). Mokhtar TRIKI

C'est un épilogue inattendu. Ce mercredi 11 décembre au matin, soit deux jours après la vente aux enchères très polémique de vingt-cinq masques de la tribu amérindienne Hopi et au lendemain de la vente d'un masque de la tribu Apache, organisée par la maison Eve, à Drouot, l'ambassade américaine à Paris fait savoir dans un communiqué que tous ont été achetés par la Fondation Annenberg qui les restituera aux deux tribus amérindiennes concernées, Hopi et Apache. «Le vice-président et directeur de la fondation Annenberg, Gregory Annenberg Weingarten annonce aujourd'hui que la Fondation Annenberg a acquis vingt-quatre objets sacrés de cette première nation américaine, pour un total de 530.000 dollars, dans le seul but de les restituer à leurs seuls propriétaires de plein droit. Vingt et un de ces objets retrouveront à la Nation Hopi, en Arizona, et trois d'entre eux, provenant des Apaches San Carlos, retourneront dans la tribu Apache», déclare le message conjoint de l'Ambassade et de la Fondation.

«C'est un grand jour pour le peuple hopi»

«C'est un grand jour, non seulement pour le peuple hopi, mais pour la communauté internationale dans son entier», se réjouit Sam Tenakhongva, un des responsables de la culture hopi, dans ce même communiqué et d'insister: «Nous espérons que cet acte servira d'exemple à tous, que les objets à haute valeur culturelle et religieuse ne peuvent être respectueusement sauvegardé que par ceux qui en ont la connaissance. Par essence, ce ne sont pas des objets commercialisables.»
 

La décision de Gregory Annenberg Weingarten de se porter acquéreur a été prise subitement, apprend aussi dans le communiqué, après le rejet par la justice française, de la demande de l'association de défense des peuples aborigènes Survival International, de suspendre la vente et la sourde oreille de la maison de ventes Eve, qui n'a pas retenu la même demande formulée par l'ambassade des États-Unis en France, au motif que la justice française avait déjà tranché. «Ces objets, malgré leur beauté, ne sont pas des objets sans âme», affirme le responsable de la Fondation Annenberg. Ce sont des objets véritablement sacrés qui n'ont pas vocation à se retrouver dans une salle des ventes ni dans une collection privée.»
 

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