« La mort du Poète égyptien Ahmed F Nejm, ne saurait nous laisser indifférents. J'ai voulu lui réserver une oraison funèbre seyante. Mais en vain. L'urgent, chasse, le plus souvent, l'important et accapare le plus clair de notre temps. En fait, Madeba, l'enfant de l'Afrique du Sud et le poète, don du Nil, ont quitté ensemble, les rivages de ce monde. Certes, ils ne seront plus là. Cependant, la résonance de leurs paroles nous habite, nous hante même. Et lorsque l'on s'attarde sur le sens du vocable Madeba, dans le langage de la Tribu de Mandela, les anthropologues et les linguistes, nous disent qu'il signifie le rameau de l'olivier. Ce rameau, n'est-il pas l'allégorie de la Liberté, pour nos chers Palestiniens. L'olivier, comme il est dépeint dans le Saint Coran, dans le Chapitre post-hégirien: La Lumière-An-Nûr (... Un arbre béni: Un olivier, qui n'est ni d'Orient, ni d'Occident...). L'olivier, au goût amer, actuellement, pour les successeurs du défunt Abu Ammar, n'a pas encore livré toutes ses vertus, qui lubrifieront, un jour, les mécanismes grippés. Ce rameau, mettra Madeba, sur des fonts baptismaux. Quand au Nom composé du compatriote de Néjib Mahfoudh, ou Mahfouz, à le décortiquer, on arrive aux significations suivantes: Ahmed - homme loué, sans oublier le superlatif. Fouad- cœur, réceptacle des valeurs, sublimes, humaines et universelles. Nejm-étoile. Et il s'agissait d'une étoile étincelante au firmament d'une contrée lugubre, d'une star, portée au pinacle et d'une voix inoubliable. Au delà d'une silhouette spartiate, ce poète incarnait une résistance rétive, contre le statu quo, le conformisme et la soumission. Et rien que pour cela, je refuse sciemment l'étiquette qu'on a colportée à son égard, en voulant faire de lui, le poète des miséreux et des indigents. Il ne pouvait pas être enchâssé dans cette optique restreinte. Au crépuscule de sa vie, il a savouré, à sa manière, la chute d'une dictature cauchemardesque, qui lui a causé plein d'insomnies. En définitive, nos deux vaillants, sont partis, dans un sommeil éternel, après avoir marqué l'Histoire, chacun, comme il l'a entendu. "De la Terre, à la Terre, tout revient à la terre. Nous sommes tous à Dieu et à lui le retour."