Le club littéraire Aklem Khmir : Un moment de chaleur culturelle

Tabarka :  Touwensa

Le Club, fraîchement remis sur les rails, a invité ses membres et ceux de la Société Civile à se réunir, samedi dernier, 25 courant. Ce rendez-vous avec la Culture, ne consistait pas à discuter certaines modalités techniques, propres à l'essence même de ce Club. Mais plutôt à passer un moment de chaleur culturelle et à se repaître de Littérature.

Au menu, une intéressante présentation du Récit Concis ou (Wamdha), en matière de prose ou de poésie concocté avec élégance et beaucoup de maîtrise par notre amie Sihem Jouiri  . Elle s'est penchée sur l'apparition de cette production littéraire, dans les Années Soixante Dix du Vingtième Siècle. Elle a démontré, par le menu, les aspects de cette création, en tant que courant.

Selon elle, cet écrit succinct, diffère de la production littéraire conventionnelle qui s'appuie sur la Sémantique ou la Rhétorique. Le Message, contenu dans la Wamdha, fille des mutations intellectuelles et artistiques, s'apparente à un éclair, à une lueur de lumière, à un clin d’œil ou encore, à un sourire. Elle serait considérée comme un Roman Capsule. Pour ce qui est grandes figures qui l'ont incarnées, on découvre parmi eux : Ahmed Matar et Mothaffar Annaouab.

Le Texte ou le contenu du Récit Concis ou Sommaire, comme son nom l'indique, est bref. Il est soumis à un véritable élagage, à une économie de vocables et d'images. La description est sobre. Tout son mystère réside dans l'art de véhiculer l'idée maîtresse. Et à cet égard, Bien que le Texte soit court, Le verbe quant à lui, demeure fort et prépondérant. Telle une balle qui doit atteindre immanquablement sa cible, les mots employés, doivent indéniablement faire allusion ou mener à une attitude donnée. Les paroles, rigoureusement agencées et massivement structurées, doivent partir de l'intérieur du Paragraphe à l'extérieur, aux dépens du style narratif. Comme si l'auteur, à l'instar d'une femme enceinte, s'évertuait à donner naissance à une vision ou à une situation quelconque, qui s'empare du lecteur et focalise son attention.

Ensuite, notre ami Mokhtar Triki, comme à l'accoutumée, a ouvert le débat. L'auditoire a réagi. A travers leurs interactions, certains intervenants ont parlé de l'importance des slogans qui peuvent être porteurs de Messages dans différents registres. D'autres ont évoqué le rapport entre la Wamdha et le sens de certains proverbes, dans notre patrimoine culturel. Une autre voix a fusé pour dire que ce genre littéraire doit inspirer tout porte-étendard de la Tunisie post-révolutionnaire, si l'on veut imposer des garde-fous, nécessaires à sa pérennité. Mais à l'unisson, ils ont tous reconnu que le Récit Concis, pourrait être un palliatif idéal, vu le manque de lecture dû au rythme trépidant et accéléré de la vie quotidienne, de nos jours.

Et pour illustrer la Wamdha, notre talentueuse Rim Yahyaoui, a couronné la rencontre avec la lecture de sa dernière version mi figue mi raisin, à la croisée des chemins entre la prose et la poésie. Elle dit à titre d'exemple et si sa permission m'est accordée de traduire:" Le monde est un miroir où se rencontre l'être avec sa quintessence" ou : " Lorsque, de loin en loin, les pleures/larmes me surprennent, les feuilles tombent de la branche de la mémoire" ou encore: «Que la pointe de la dague est horrible, lorsqu'elle égorge les rêves des roses!"....Que la traduction de tes pensées est on ne peu plus dures, chère Rim!

Enfin, fidèle à leur vocation majeure, les membres du Club ont donné l'occasion à une jeune fille de faire état du fruit de ses entrailles et de sidérer les personnes présentes par un style prometteur, qui rappelle celui de l'auteur du Prophète inconnu. Un véritable régal du cocktail poético-philosophique.

Ali ZOUAOUI (Tabarka)
 

Évaluer cet élément
(0 Votes)