Sur la banderolle déployée le 2 juin sur le pont d'Avignon, l'annulation du festival est annoncée avec fracas, suivie d'un numéro de téléphone. L'astuce est bien trouvée: on ne tombera pas sur un syndicat d'intermittents en colère mais sur le siège local du Medef. «À votre avis, pourquoi ont-ils mis notre numéro de téléphone? Pour embêter le Medef. Sauf que nous ici, au niveau local, nous n'avons rien à voir avec tout ça.» Le festival d'Avignon sera-t-il annulé? Le mystère reste entier. En tout cas, les intermittents ont choisi de faire planer cette menace.
 

Une inquiétude qui prend forme à mesure que les événements culturels de la saison sont perturbés les uns après les autres. La soirée a été agitée mardi soir à Toulouse, où les intermittents du spectacle ont perturbé plusieurs manifestations. La présentation de saison du théâtre Garonne mais aussi deux spectacles du festival de musique du monde Rio Loco. Huit théâtres toulousains se mettent aussi en grève à partir de mercredi, pour exprimer leur soutien au mouvement et leur rejet de la nouvelle convention d'assurance-chômage.
 

Jointe par l'AFP, la comédienne Justine Annezo, membre de la coordination régionale des intermittents et précaires, a confirmé qu'ils étaient entrés de force dans le théâtre Garonne pour «perturber la présentation de saison 2014/2015». Le festival Rio Loco a vu deux de ses représentations annulées, sur quatre programmées pour la soirée de mardi. L'AFP rappelle que la 20e édition de ce spectacle de musiques du monde est l'un des évènements culturels les plus importants de l'année pour la ville rose. L'an dernier, Rio Loco avait attiré 125 000 personnes. La poursuite de la grève sera votée au jour le jour.
 

Au Printemps des Comédiens, la grève reconduite mardi 10 juin pour 48 heures devrait bousculer les spectacles de ce mercredi. Plusieurs compagnies programmées pendant ce festival ont déjà annoncé l'annulation de leurs spectacles.
 

Enfin, mardi midi, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a été prise à partie à la sortie de l'inauguration d'une exposition au Familistère de Guise, en Picardie. La trentaine d'intermittents - nus - présents appartenaient au festival d'arts de la rue «Furies» qui devait se tenir de mardi à samedi à Châlons en Champagne.