Cinéma : Emmanuelle Dévos en femme révoltée

Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI

Une femme vient habiter en famille dans le quartier chic d'une banlieue de la région parisienne. Elle y rencontre d'autres femmes, des quadragénaires, comme elle. Elles ont des enfants à élever, une maison à entretenir, un mari qui rentre tard le soir.

Ces femmes, qui parlent des malheurs du monde en prenant leur café, font semblant de ne pas s'étioler dans une morne existence, sans frissons ni horizon. Elles ont toutes l'apparence de la félicité, comme si elles sortaient d'un catalogue en papier coloré et glacé.

Entre rire et amertume

Ce serait trop cruel de dresser le constat de la vacuité et de l'ennui. Alors elles s'affichent au comble du bonheur, dans le sourire figé et l'enthousiasme forcé.

Pourtant, Juliette n'entend pas devenir une victime consentante de plus. Elle restera une femme libre et indépendante, capable d'assumer ses choix jusqu'à risquer le bannissement et la solitude.

Entre rire (un peu) et amertume (beaucoup), c'est un vibrant tableau de société qu'Isabelle Czajka (L'année suivante, D'amour et d'eau fraîche) est allée puiser dans un roman de Rachel Cusk, Arlington park. Emmanuelle Devos y met toute sa sensibilité.

Tant pis pour les Betty, Marianne, Inès, toutes installées dans le conformisme d'un bonheur fondé sur le vide existentiel. Quant à elle, lucide et déterminée, il lui aura suffi d'une journée pour dessiner les contours de son propre univers. Un territoire où, au-delà des tracas, elle vivra de quoi s'épanouir en toute liberté.  

 

Évaluer cet élément
(0 Votes)