Censure de la pochette de Daho : réplique de Polydor à la RATP

Touwensa-(Agences). Mokhtar TRIKI

Renvoyer la balle est un nouveau sport de haute volée pour ne pas perdre la face. Hier, le 18 novembre 2013, Le Parisien rapportait que la R.A.T.P. (Régie Autonome des Transports Parisiens) avait décidé de censurer la photographie de la pochette du nouvel album d'Étienne Daho, Les Chansons de l'innocence retrouvée, qui devait être affichée dans les stations de métro et de RER de Paris et d'Île-de-France, pour faire la promotion de la sortie du disque, paru le 18 novembre.

L'article déclarait que la RATP avait demandé à la maison de disques d'Étienne Daho, Universal Music, de recouvrir les seins nus de la jeune femme photographiée. Cette histoire faisait écho à d'autres censures mises en place par la RATP, comme envers des affiches de Damien Saez, de Stéphane Guillon ou du film Gainsbourg (Vie héroïque), de Joann Sfar.

Démenti de la RATP qui accuse Polydor

 

Suite à la parution de cet article, la RATP avait néanmoins très vite réagi. Dans la soirée du 18 novembre, elle avait démenti dans un communiqué les informations du Parisienet rejeté la faute sur Polydor, le label d'Universal sur lequel est sorti le disque: «La RATP et Métrobus (régisseur de publicité) démentent formellement les informations du quotidien Aujourd'hui en France-Le Parisien daté du 18 novembre 2013 qui affirme que “La RATP censure l'affiche de Daho”. En effet, la RATP et Métrobus soulignent que c'est la maison de disques elle-même (Universal Music) qui a adressé à Métrobus, le 11 octobre dernier, le visuel comportant un bandeau “Etienne Daho L'innocence retrouvée”, en précisant qu'il avait été validé par l'artiste et avait sa préférence.»
 

Réplique de Polydor: «On nous a forcé à trouver des alternatives»
 

Cette version de la RATP a néanmoins déclenché l'indignation du côté de la direction du label Polydor. Contacté par Le Figaro, Polydor a de nouveau rejeté la faute sur la RATP et son régisseur publicitaire Métrobus. «Polydor n'a jamais censuré l'affiche», affirme l'une des employées. «La RATP et Métrobus ont choisi de nous forcer à trouver des alternatives», continue-t-elle.
 

En effet, les faits se seraient déroulés autrement que ce qu'indique la RATP dans son communiqué. Polydor déclare avoir envoyé dès le départ une photographie de la pochette avec cette femme dénudée pour faire la demande d'une campagne d'affichage auprès de Métrobus.

«Mais après de nombreuses relances, par mail, par téléphone et par écrit, nous n'avons jamais eu de réponse, aucun désaccord ne nous est parvenu», poursuit notre interlocutrice. «Sans réponse et au risque de ne pas être dans les temps pour l'affichage, nous avons donc été obligés d'envoyer une deuxième version avec un bandeau. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là qu'on a reçu une autorisation». Cette coïncidence ne laisse pas de place au doute quant à la responsabilité de la RATP dans cette affaire de censure, selon Polydor.
 

Pour faire preuve de bonne foi, le label a même été jusqu'à refaire une demande d'affichage à Métrobus, en envoyant de nouveau la photographie initiale de la pochette, sans bandeau. Cette fois, le verdict a été clair. Cette nouvelle demande de campagne a été refusée noir sur blanc par Metrobus.
 

Évaluer cet élément
(0 Votes)