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Touwensa(Agences). Mokhtar TRIKI
Deux médecins de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère) ont été mis en examen jeudi pour homicide involontaire, cinq ans après le meurtre d'un étudiant grenoblois par un schizophrène qui s'était échappé de l'hôpital, a-t-on appris auprès du parquet.
Un troisième médecin et l'hôpital de Saint-Egrève sont convoqués vendredi par la juge d'instruction en charge de l'affaire en vue d'une mise en examen, selon la même source.
Ces mises en examen font suite à un arrêt de lacour d'appel de Grenoble, rendu le 6 novembre 2013, ordonnant un supplément d'information aux fins de mise en examen des médecins et de l'hôpital.
"Mieux encadrer ses permissions de sortie"
Dans cet arrêt, la cour pointait "un défaut d'appréciation de la dangerosité" de Jean-Pierre Guillaud. Ce dernier, déjà auteur de plusieurs agressions à l'arme blanche, avait mortellement poignardé Luc Meunier, 26 ans, à Grenoble le 12 novembre 2008, après s'être échappé de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère).
Ses médecins "n'ont pas su prendre en compte à leur juste mesure les antécédents et les signes précurseurs du passage à l'acte de Jean-Pierre Guillaud, qui auraient dû leur faire considérer ce malade comme potentiellement dangereux et les amener à mieux encadrer ses permissions de sortie", soulignait la cour.
Elle reprochait par ailleurs à l'hôpital de n'avoir pas réévalué "un dispositif de sécurité (...) manifestement défectueux" et de n'avoir pas pris "les mesures nécessaires à la prévention des fugues de patients manifestement dangereux".
M. Guillaud avait été déclaré pénalement irresponsable de cet acte en septembre 2011 et hospitalisé en unité pour malades difficiles (UMD).
Une information judiciaire avait cependant été ouverte pour homicide involontaire afin de déterminer les éventuelles responsabilités des médecins, à la suite d'une plainte contre X de la famille Meunier.
Le 9 avril 2013, la juge d'instruction avait rendu une ordonnance de non-lieu dans cette affaire. La famille Meunier avait fait appel.
Contactés jeudi par l'AFP, les avocats d'un des médecins et de l'hôpital n'ont pas donné suite.
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