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INFO LE FIGARO - Le leader des instituts de beauté attaque en justice les fabricants d'appareils laser et les accuse de ne pas respecter la législation. En France, seuls les médecins sont autorisés à utiliser ce type de machines.
La guerre du poil aura bien lieu. Le rendez-vous est fixé mardi matin à 9 heures, au tribunal de commerce de Paris. D'un côté, les esthéticiennes qui revendiquent leur droit à utiliser certaines méthodes dépilatoires (le laser ou la lumière dite pulsée). De l'autre, les centres Mary Cohr et Guinot, deux marques appartenant au même groupe, qui n'utilisent que la cire et qui entendent rappeler la législation: seuls les médecins sont autorisés à utiliser le laser ou les lampes flash. Chaque année, des esthéticiennes sont condamnées. À Toulon en 2012, le tribunal correctionnel a condamné cinq d'entre elles pour exercice illégal de la médecine. Elles s'étaient rendues coupables d'avoir utilisé des appareils à lumière pulsée à des fins d'épilation.
L'originalité de l'audience de demain réside dans le choix fait par Mary Cohr (1300 instituts en France) et Guinot (11.000 centres répartis dans 70 pays, dont 1800 en France). Les deux sociétés ont décidé d'attaquer pour concurrence déloyale non pas les esthéticiennes mais les entreprises qui fournissent et distribuent les machines. «Nous estimons qu'il n'y a pas de concurrence loyale si l'on ne respecte pas les mêmes règles du jeu», résume M° Alexandra Varaut, l'avocat de Cohr et Guinot. Jusqu'à présent, seules des procédures ponctuelles avaient été menées par l'Ordre des médecins pour exercice illégal de la médecine.
«Une question de santé publique»
Les dermatologues soutiennent l'interdiction d'utilisation de ces machines par les personnels non médicaux. «Le problème de ces machines, c'est qu'elles ne servent pas uniquement à l'épilation, confie Luc Sulimovic, président du syndicat national des dermato-vénéréologues. Elles sont utilisées pour traiter les tâches sur la peau. Or un mélanome est difficile à diagnostiquer et quand une esthéticienne enlève une tâche au laser, il y a une perte de chance pour les patients. C'est donc une question de santé publique.»
En France, la législation est ancienne. C'est l'arrêté du 6 janvier 1962 qui fixe la liste des actes médicaux ne pouvant être réalisés que par des médecins. Ainsi, «tout mode d'épilation, sauf les épilations à la pince ou à la cire», ne peut être pratiqué que par un médecin. Certes à l'époque, l'épilation au laser n'était pas encore née mais la législation n'a pas changé. Un arrêté du 30 janvier 1974 concernant la réglementation des lasers à usage médical rappelle que «les lasers à usage médical sont des appareils devant être utilisés par un médecin ou sous sa responsabilité».
Les fabricants d'appareil se défendent de toute concurrence déloyale, en plaidant justement la non-concurrence avec les instituts d'épilation. C'est le cas d'Eurofeedback, spécialiste de la lumière pulsée. «En France, rien n'interdit la fabrication et la distribution de ce type de matériels qui sont également utilisés dans le traitement des rides, argumente son avocate, M° Sylvie Legros-Wolfenden. Nous ne sommes pas sur le même secteur que celui de la cire. Par ailleurs, je note que Mary Cohr et Guinot n'ont pas fait le choix de s'attaquer à des gros fabricants comme Philips.» Si Philips fabrique bien des appareils à lumière pulsée, il les vend exclusivement au grand public. Il n'y a donc pas de concurrence déloyale.
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