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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
Plusieurs centaines de sages-femmes, en grève depuis près de sept mois, ont manifesté lundi à Paris et certaines ont bloqué un train en gare de Montparnasse, pour demander au ministère de la Santé de "rouvrir les discussions".
Cette quatrième manifestation depuis le début du mouvement s'est déroulée symboliquement dans le cadre de la Journée internationale des sages-femmes, entre la place Denfert-Rochereau (14e) et le ministère de la Santé (7e).
Elle a réuni environ 1.000 sages-femmes, selon Sophie Guillaume, membre du collectif à l'origine du mouvement, 500 selon la préfecture de police de Paris.
En début d'après-midi, une cinquantaine d'entre elles se sont rendues à la gare de Montparnasse, où elles se sont installées sur les voies pour bloquer le départ d'un train, a-t-elle ajouté.
Interrogée par l'AFP, la SNCF a confirmé cette information, indiquant qu'elles avaient retardé un TGV pendant 45 minutes avant d'être raccompagnées par les forces de l'ordre "dans un lieu sécurisé".
Une délégation du collectif devait être reçue en fin d'après-midi au ministère.
"Dans le monde entier, les sages-femmes sont favorisées, valorisées. Pourquoi en France on les méprise autant?", s'est interrogé un porte-parole du collectif, Adrien Gantois, lors d'une conférence de presse, peu avant le départ du défilé.
"Cela fait quasiment sept mois que nous faisons de la pédagogie auprès des femmes, pour être plus visibles. Nous avons transmis nos propositions au ministère depuis quatre mois et nous sommes sans nouvelles depuis début mars", a déploré Caroline Raquin, une autre représentante du collectif.
Ce collectif, qui regroupe syndicats et associations, a lancé une grève le 16 octobre pour obtenir une meilleure reconnaissance des sages-femmes.
Il s'agit de mieux valoriser les compétences de "premier recours" (premier professionnel consulté) des libérales, aptes à assurer le suivi gynécologique des femmes, de la prévention à la contraception et pas seulement lors de l'accouchement.
Pour celles exerçant à l'hôpital, le collectif réclame un statut sur le modèle de celui des médecins (praticien hospitalier) et leur sortie de la Fonction publique.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé début mars la création d'un statut médical pour les sages-femmes tout en les maintenant dans la Fonction publique, ce qui a satisfait les syndicats représentatifs mais pas le collectif.
"Nous voulons recentrer le débat sur la base de nos revendications qui ne portent pas uniquement sur le statut", a souligné Mme Raquin.
Selon elle, près de 70% des maternités sont toujours en grève, même si le mouvement est "disparate", mais les perturbations sont limitées car en tant que professionnelles de santé, les sages-femmes sont assignées pour assurer la continuité des soins.
L'une des revendications porte sur la mise en place d'une consultation pour les adolescentes de 14 ou 16 ans, afin de les informer sur la sexualité, la contraception ou les maladies sexuellement transmissibles. "Mais nous sentons qu'il n'y a pas une grande attirance sur ce sujet de la part du ministère", a affirmé Mme Raquin.
"Nous estimons que le collectif, qui représente les sages-femmes, a été oublié par Marisol Touraine qui ne l'entend pas", a assuré de son côté Yannick Lartigue, de la CFTC, également membre du collectif.
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