La colère des sponsors de la Fifa après les soupçons de corruption

VIDÉO - Alors que la justice américaine a publié cette nuit le rapport de mise en accusation dans le dossier Fifa, les sponsors de l'institution exhortent la fédération à prendre «des mesures rapides pour régler ces problèmes».

Les sponsors de la Fifa digèrent mal la mise en accusation de l'institution. Les plus importants partenaires de l'instance mondiale de football, Adidas, Coca-Cola,Hyundai-Kia Motors, Gazprom et Visa n'ont ainsi pas tardé à réagir aux dernières arrestations.

Visa s'est montrée la plus virulente. «En tant que sponsor, nous comptons sur la Fifa pour prendre des mesures rapides et immédiates pour régler ces problèmes», a communiqué le groupe, menaçant de se désengager si rien ne changeait. «Nous avons informé (la Fifa) que nous réévaluerions notre parrainage».

«Cette longue controverse a terni la mission et les idéaux de la Coupe du monde de la FIFA et nous avons de manière répétée exprimé nos inquiétudes au sujet de ces graves accusations», a écrit, de son côté, Coca-Cola dans un communiqué publié mercredi. Le groupe, sponsor officiel de la Coupe du monde depuis 1978, est l'un des plus anciens partenaires de la Fifa et lui verse chaque année une trentaine de millions de dollars.

L'équipementier allemand, Adidas a de son côté, encouragé la Fifa «à continuer de mettre en place et à respecter des normes conformes à la transparence dans tout ce qu'elle fait». Le grand rival de Nike a précisé qu'il allait maintenir son soutien financier au football. Le géant russe Gazprom, s'est lui, borné à faire remarquer qu'il n'y avait pas d'accusation «concrète» contre lui.


McDonald's «inquiet»

Le deuxième cercle des sponsors (Budweiser, McDonald's, Moy Park, Oi et Yingli Solar) s'est également exprimé suite aux récents évènements. Dans un courriel adressé à l'AFP, Mc Donald's, sponsor historique de la Fifa, s'est déclaré «extrêmement inquiet». «McDonald's prend très au sérieux les problématiques ayant trait à l'éthique et à la corruption et les informations du département de la Justice américain sont extrêmement inquiétantes» a précisé le groupe. La marque de bière Budweiser a de son côté déclaré s'attendre à ce que «tous ses partenaires maintienent de grands standards en matière d'éthique et opèrent dans la transparence.» Les deux groupes n'ont pour l'instant fait aucune déclaration sur l'avenir de leur coopération avec la Fifa.

Pour autant, dans une interview donnée à Reuters, Rob Prazmark, président de 21 Sports & Entertainment Marketing Group, juge peu probable que les sponsors rompent brusquement leurs relations avec la FIFA. «Ces sponsors mettent beaucoup d'argent pour être associés à la Coupe du monde», dit-il. «Ils vont leur donner un peu de temps pour remettre les choses en ordre.»

 

Nike dans la tourmente

 

La situation est plus délicate pour le groupe Nike,. Au-delà des responsables de la Fifa mis en cause, le dossier de mise en examen publié cette nuit par le Département américain de la justice (DoJ) comporte en effet également d'autres accusations. Le dossier évoque le versement de pots-de-vin en relation avec l'équipe nationale brésilienne. A l'alinéa numéro 168 est évoqué le cas d'un «équipementier sportif A» qui aurait accepté de «verser sur un compte suisse 40 millions de dollars, en plus d'un contrat initial de 160 millions de dollars». Le contrat concerne un équipementier lié à la Confédération brésilienne de football (CBF) débuté en 1996. Il s'agirait du groupe Nike.

La marque à la virgule est en effet devenue en 1996 le fournisseur officiel de l'équipe de football du Brésil et aurait déposé l'argent lié sur le compte d'une filiale de la société brésilienne Traffic Marketing Esportivo, une multinationale dont les activités et les liens avec la FIFA sont dans le viseur de la justice américaine. Nike aurait également payé un total de 30 millions de dollars de factures émises par la société de marketing sportif brésilienne entre 1996 et 1999, selon le document publié cette nuit.

 

 

Les enquêteurs n'ont pas nommé directement la firme américaine mais ils évoquent un contrat de 160 millions de dollars sur dix ans avec la CBF, un partenaire encore lié à la sélection brésilienne cette année. Le partenariat entre Nike et le Brésil expire en 2018. La marque lui verse actuellement 34 millions de dollars par an, soit le quatrième sponsoring sportif le plus important du monde. Nike affirme de son côté avoir coopéré avec les autorités et «croit en l'éthique et au fair-play aussi bien en affaires que dans le sport, et est fortement opposé à toute forme de manipulation ou de corruption», rassure l'équipementier dans un communiqué.
 

 

 

 

 

Évaluer cet élément
(0 Votes)