Talisman, le grand défi de Renault

By www.touwensa.net juillet 08, 2015 1447

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Le groupe relance une berline familiale haut de gamme après l'échec de la Laguna 3.

Dévoilée lundi sous un soleil de plomb dans les jardins du château de Chantilly, la berline haut de gamme Talisman s'avère un grand défi pour Renault. Depuis la Safrane, le constructeur échoue en effet à faire briller ses couleurs sur le segment en perte de vitesse de la routière familiale. La Talisman doit lui permettre de redorer son blason, terni par les échecs de la Laguna 3 et de la Latitude.
 

Érigée en symbole de la politique de montée en gamme édictée en 2006 dans le plan «Renault Contrat 2009», la Laguna a vu ses ventes divisées par trois entre la deuxième et la troisième génération. «Le segment de la berline D existe toujours, mais pour les généralistes il est devenu extrêmement compliqué, parce que complètement capté par les Allemands», remarque Jean-François Belorgey, du cabinet EY. En outre, «l'offre s'est multipliée. À l'époque de nos parents il n'y avait pas tellement le choix. Aujourd'hui, vous avez des monospaces, des SUV, des coupés quatre portes, des berlines statutaires, des breaks de chasse», énumère Yann Lacroix, expert de l'automobile chez l'assureur Euler Hermès.
 

Cette fois, Renault ne peut pas rater le coche sur un segment où il joue son image. Le groupe a compris qu'il ne pouvait s'imposer sur le haut de gamme avec des arguments différents de ceux de ses rivaux allemands. À partir d'une plateforme commune à l'Espace, au Kadjar, à la prochaine Mégane et aux Nissan Qashqai et X-Trail, Alexis Martot, l'auteur des lignes, s'est attaché à injecter les codes du haut de gamme: long capot sculpté, profil équilibré et tricorps, flancs musclés. Le résultat est convaincant malgré une signature lumineuse surchargée et des porte-à-faux trop importants. Les feux arrière, qui s'étirent horizontalement vers le centre de la malle, renforcent le caractère du dessin. Chargée de couvrir le segment des grandes berlines, la Talisman s'allonge de 15 cm et s'élargit de 6 cm par rapport à la Laguna. Elle se retrouve au sommet de sa catégorie. «Nous l'avons dessinée avec passion pour que son conducteur en soit fier», résume Laurens van den Acker, directeur du design de Renault.
 

Ambitions mondiales
 

L'habitacle continue de faire table rase du passé. Le choix des matériaux, le souci des détails et les ajustages se rapprochent des modèles premium. Moins originale que celle de l'Espace, la planche de bord en reprend la tablette tactile intégrée à la console centrale. Malgré tous les efforts réalisés pour relever son standing, la Talisman demeure un haut de gamme à la française en roulant uniquement en 4-cylindres. Cette berline qui a vocation à être commercialisée sur de nombreux marchés fait l'impasse sur les grosses motorisations et sur l'hybridation. Calquée sur l'Espace, la gamme s'articule autour de trois diesels dCi et deux moteurs à essence associés d'office à la boîte à double embrayage à 7 vitesses. Avec des rejets de CO2 de 95 g/km, la version dCi 110 se place au meilleur niveau du segment. Grâce à un centre de gravité abaissé et à une masse inférieure de 200 kilos, la Talisman s'annonce plus dynamique que l'Espace, avec qui elle partage les chaînes de production de l'usine de Douai. Les versions les plus huppées pourront compter sur les quatre roues directrices et l'amortissement piloté.
 

La commercialisation de la Talisman débutera fin novembre en France et s'étalera sur plusieurs mois. Le break Estate apparaîtra courant 2016. «La Talisman n'est pas faite que pour le marché européen, c'est une voiture mondiale, assure Carlos Ghosn, le PDG de Renault. Nous commençons par l'Europe car c'est notre marché le plus important. Le calendrier n'a pas encore été défini car nous ne voulons pas détourner l'attention de l'Europe, mais vous verrez Talisman sur d'autres marchés.»
 

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Dernière modification le samedi, 22 août 2015 07:14