La polémique autour de la loi de finances 2014 se poursuit

«La loi de finances 2014 est le projet qui a été autant critiqué et contesté, sans finir par inclure des amendements profonds», a indiqué, mardi, M.Rachid Fourati, président d'honneur de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT).

Intervenant à l'occasion du Forum de la Loi de finances, organisé par l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE), M.Fourati a estimé que la loi de finances 2014 demeure, ainsi, "une première loi d'austérité qui vient d'imposer des mesures douloureuses et impopulaires".
 

Dans le même contexte, M.Mohamed Haddar, économiste et président de l'Association des Economistes Tunisiens (ASECTU), a souligné qu'une loi de finances devrait être à la fois juste, efficace et claire, et soutenir, par ailleurs, la croissance, «ce qui n'est pas le cas de cette loi 2014 ».
 

Faycel Derbel, expert comptable est revenu sur les faiblesses de la loi de finances 2014, dont, notamment, l'accroissement du volume des emprunts, la hausse des impôts directs et indirects et la régression des ressources propres de l'Etat, estimant que le taux de croissance en 2014 ne pourra pas atteindre le niveau de 2012. D'après lui, "cette loi aurait pu se maintenir si elle avait garanti trois piliers fondamentaux, en l'occurrence, la croissance, la mobilisation des ressources et la maîtrise des dépenses".
 

Il a rappelé que les dépenses (salaires, subventions, services de la dette) accaparent, plus de 70% du budget de l'Etat.
 

Mme Habiba Louati, directrice générale des études et de la législation fiscale, a jugé, quant à elle, que la loi de finances comporte de bonnes dispositions, à savoir celles qui incitent à l'investissement et à la création de l'emploi.
 

Partageant le même point de vue, M.Noureddine Friaa, chef de l'unité nationale et des enquêtes fiscales à la direction générale des impôts, a noté que cette loi permettra de faire face à l'évasion et à la fraude fiscales et de rationaliser, par ailleurs, les transactions commerciales payées en espèces. Il a rappelé, par la même occasion, que les recettes fiscales ont augmenté de 70% entre 2010 et 2013.
 

De son côté, M.Nafaa Naifar, président de la Commission des Affaires économiques, à l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), a souligné l'impératif de réviser les mesures fiscales relatives aux sociétés exportatrices et au secteur immobilier, estimant que ces mesures auront des répercussions négatives sur l'économie tunisienne.
 

Il a, aussi, appelé à revoir le budget de fonctionnement des ministères, en essayant de réduire leurs dépenses, et à concevoir des mesures sérieuses permettant de faire face au secteur informel.

TAP

 

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