L’exercice n’est jamais facile. Loin de là. Après une défaite dans une telle compétition, quand tout s’arrête brutalement alors que les portes des demi-finales étaient proches, il faut digérer, faire bonne figure et livrer ses sentiments. Dans le vestiaire, Didier Deschamps a eu des mots rassurants leur parlant de fierté et d’avenir. Une fois devant la presse, tous ont évidemment évoqué leur déception si logique, mais chacun à sa manière. "On a des regrets. S’il n’y avait pas eu photo j’aurais peut-être un autre visage", glisse un Blaise Matuidi vraiment marqué. Entre chaque réponse, il marquait le coup et n’a pas caché une "grosse fatigue physique et mentale."

En larmes sur le terrain, Antoine Griezmann s’était un petit peu repris en zone mixte. Au début, ce fut dur, il était encore au bord des larmes mais il a tenu bon, multipliant les réponses (en Français et en Espagnol) sans se défiler d’un bout à l’autre de la zone mixte. A l’évocation de son jeune coéquipier, Mamadou Sakho a repris son rôle de chef de bande. "Il était très touché, je l’étais aussi mais il faut du recul et on peut être fier de notre parcours", glisse ainsi le défenseur. Yohan Cabaye, d’habitude toujours enclin à s’arrêter, paraît vraiment touché. Il dit non aux premières requêtes mais il finit par répondre un peu plus loin. Le milieu de terrain retient dans le désordre "de la frustration, des regrets et de la fierté".
 

Derrière, Olivier Giroud, entré en toute fin de match, est encore énervé. Il ne souhaite pas parler et interprète mal une réaction d’un journaliste. La frustration est là, il est à fleur de peau mais tout rentre immédiatement dans l’ordre. Patrice Evra, lui, a l’habitude de ne pas s’arrêter en zone mixte. Il fait honneur à sa réputation mais glisse tout de même un "Merci pour tout" interprétable de plusieurs manières. On peut y voir de l’ironie comme un au revoir pour un joueur qui pourrait ne plus revoir les Bleus.

Le visage marqué, Mathieu Debuchy veut tout de même positiver. "Il n’y a pas que de la tristesse, il y a aussi de la fierté. Dans l’ensemble, on a réalisé une bonne Coupe du monde. Il n’a pas manqué grand-chose", glisse-t-il conscient que l’équipe est jeune et pleine d’avenir. "Il y a beaucoup de jeunes et ils sont montés en puissance dans cette compétition", ajoute Benzema.

Dans le même esprit, Varane voit déjà plus loin. "J’espère que ça va nous servir de point de départ pour continuer à faire de belles choses. Il faut tirer des enseignements, des leçons car on a vu énormément de bonnes choses", plaide celui qui justement incarne le futur de cette équipe de France. Avec l’Euro 2016 en ligne de mire, cette équipe a effectivement un bel avenir devant elle.