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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
Fabrice Pellerin, un peu plus d'un an après le clash avec Yannick Agnel, qui a conduit ce dernier à un exil outre Atlantique, n'a pas non plus su retenir son autre championne olympique, Camille Muffat, qui choisit de se retirer des bassins à seulement 25 ans. De quoi forcément s'interroger sur les méthodes de l'entraîneur niçois.
"Fabrice Pellerin est un grand entraîneur que je respecte et qui a prouvé ses qualités de manager auprès de grands champions tels que Yannick Agnel, Camille Muffat ou encore Charlotte Bonnet. Ceci étant, il faut réfléchir pour que ce genre de situations ne se reproduisent plus à l'avenir". Réveil difficile ce samedi pour le président Francis Luyce et toute la natation française encore sous le choc de l'annonce dans les colonnes du quotidien L'Equipe de la retraite à seulement 25 ans de la championne olympique du 400 mètres aux JO de Londres en 2012, Camille Muffat.
S'il ne met pas directement en cause Fabrice Pellerin, le patron de la Fédération française (FFN), invité sur Europe 1, pointe à mots couverts un technicien qui, à Nice, après n'avoir pas su retenir le meilleur nageur français actuel, Yannick Agnel, n'a pas su non plus trouver les mots et l'attitude pour convaincre la chef de file de la natation féminine tricolore de poursuivre sa carrière au plus haut niveau. A lire Camille Muffat évoquer "un différend" avec son entraîneur, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur cette difficulté pour Pellerin de travailler sur la durée avec ses protégés, en tout cas par-delà la conquête du Graal olympique.
Une psychologie trop rigide.
Invité sur RMC à préciser la nature de ce différend, Muffat semble souligner à quel point les sacrifices consentis durant des années pour monter sur la première marche n'ont plus trouvé de justification après que l'objectif a été atteint. "Dans plein de sports comme dans la natation, ce n'est pas parfait tous les jours et on ne peut pas toujours être d'accord, convient-elle la première. Depuis 12 ans, on n'a pas toujours été d'accord, mais c'était pour construire, évoluer. Là, j'ai considéré que je préférais écouter ce que je ressentais." Ou comment un discours et une méthode sans doute trop rigides pour de jeunes adultes devenus matures ont fini par trouver leurs limites.
Technicien hors pair, dont la qualité de l'expertise et de l'analyse n'ont probablement pas d'égal en France, Pellerin, après avoir démontré sa capacité à emmener de jeunes talents vers les plus hauts sommets, échoue en revanche face au défi plus grand encore que représente le fait de durer au plus haut niveau. A l'époque du clash entre l'entraîneur de l'Olympic Nice Natation et Yannick Agnel, Guy Muffat, père de Camille, avait tenu à défendre dans le Journal du Dimanche l'entraîneur de sa fille, vilipendé par Agnel et son entourage: "J'estime qu'il ne méritait pas ça, ni les articles insinuant qu'il ne pense qu'à l'argent, alors qu'il est totalement désintéressé. Il a par exemple refusé un meeting au Brésil pourtant très rémunérateur pour lui et ses nageurs. (...) Bien sûr que j'aimerais qu'il soit plus proche des nageurs, plus souple aussi. Nul n'est parfait. Mais on lui demande d'abord d'entraîner des personnes majeures et volontaires, pas d'avoir le meilleur profil psychologique." Une défense qui, avec de tels arguments, n'en était pas une... Et M. Muffat de regretter en revanche les attaques portées par Pellerin à "Sophie Kamoun, qui est bien plus qu'un agent pour Camille (partagé avec Agnel). C'est sa confidente, son soutien. Fabrice a mis en cause son intégrité, c'est injuste et inadmissible. Il s'est isolé. Je crois savoir qu'il regrette ces critiques aujourd'hui. Mais je sais aussi qu'il n'est pas dans ses habitudes de reconnaître qu'il a pu se tromper."
Une absence de remise en question qui pèse forcément auprès de ses nageurs. Pellerin n'est pas le premier entraîneur français à échouer ainsi, lui qui rejoint ici un Philippe Lucas incapable en son temps de maintenir Laure Manaudou au sommet. De quoi faire réfléchir les décideurs d'une natation française qui, après avoir démontré sa capacité à faire éclore les plus grands talents, doit résoudre cette équation qui doit leur permettre de s'installer durablement parmi les meilleurs. Pour en finir avec cette désagréable impression de gâchis.
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