Foot: un mois de prison ferme pour Brandao pour son coup de tête sur Motta

By touwensa.net / agences novembre 29, 2014 354

Le footballeur de Bastia Brandao a été condamné jeudi à un mois de prison ferme pour son coup de tête au milieu du PSG Thiago Motta, une peine lourde et rare qui se veut exemplaire même si le Brésilien n'ira probablement jamais derrière les barreaux.

Avec cette peine assortie d'une amende de 20.000 euros, les trois juges de la 30e chambre du tribunal correctionnel de Paris sont allés au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé huit mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende.

Le président, Yves Madre, a néanmoins laissé entendre que le joueur de 34 ans pourrait bénéficier d'un aménagement de peine et ne pas séjourner en prison.

Il a ainsi regretté l'absence à l'audience de Brandao, opéré jeudi de la cuisse droite après une blessure à l'entraînement, la semaine dernière. Cette absence ne permettait pas au tribunal de prononcer une peine alternative, tels des travaux d'intérêt général, a précisé M. Madre.

Il est très rare que des faits de violence commis par un joueur professionnel dans une enceinte sportive lui valent une condamnation en justice, a fortiori pour une altercation entre sportifs.

En 1995, Eric Cantona avait été condamné, en Angleterre, à deux semaines de prison pour avoir donné un coup de pied à un supporteur, une peine aménagée en 120 heures de travaux d'intérêt général.

Dans le football amateur, en revanche, des poursuites sont régulièrement engagées, le plus souvent après l'agression d'un arbitre par un ou plusieurs joueurs.

Déjà suspendu six mois

Même si elles sont rares dans ce cadre aussi, des condamnations à de la prison ferme sont déjà intervenues en France: six mois à St-Brieuc en avril 2013 ou deux mois à Agen en mai 2008.

Pour expliquer sa sévérité à l'égard de Brandao, le tribunal a laissé entendre que son jugement devait avoir valeur d'exemple. Les juges ont pris "en compte le contexte et notamment les problèmes de violence dans les stades", a expliqué le président. Des faits qui sont "beaucoup plus graves quand ce sont des professionnels" du football qui s'en rendent coupables.

"Un peu sonné", le conseil de Brandao, Olivier Martin, a estimé que cette décision était "dans la droite ligne de ce qui se passe depuis le début de ce dossier: on est dans la démesure".

Le président du SC Bastia, Pierre-Marie Geronimi, a, pour sa part, jugée cette sanction "extrêmement lourde et sévère".

Le 16 août au Parc des Princes, quelques instants après la fin de PSG-Bastia comptant pour la 2e journée de Ligue 1, Brandao avait attendu Thiago Motta dans le couloir menant aux vestiaires.

Sur les images de vidéosurveillance, on le voit s'avancer vers lui et porter un bref coup de tête au visage du joueur du PSG avant de courir vers le vestiaire. Le geste a valu à Thiago Motta une fracture du nez sans déplacement, selon le PSG.

Depuis, Evaeverson Lemos da Silva Brandao, de son vrai nom, a reconnu les faits mais nié le caractère prémédité de l'agression.

La préméditation est une circonstance aggravante qui rend ces faits passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans, et non d'une simple amende.

Nous sommes face à "un comportement qui est pensé, qui est calculé", a estimé jeudi à l'audience la représentante du ministère public.

"Sur le terrain lors de notre échange, il m'a bien dit qu'il m'attendrait. J'étais loin d'imaginer qu'il le ferait vraiment", avait déclaré Thiago Motta lors de son audition par les policiers.

Brandao a lui-même reconnu avoir évoqué, lors de la rencontre, un rendez-vous après le match, mais pour s'"expliquer" avec l'international italien, né au Brésil, a rappelé son avocat. Dès lors, "son geste n'est pas prémédité", c'est un "acte irraisonné", une "impulsion subite", a-t-il plaidé.

La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a déjà sanctionné l'attaquant de six mois de suspension, décision confirmée en appel.

Thiago Motta n'avait pas porté plainte contre Brandao, pas plus que son club.

En marge du procès, Ghislain Printant, qui assurait l'intérim au poste d'entraîneur de Bastia depuis le limogeage de Claude Makelele, a été confirmé jeudi dans ses fonctions jusqu'à la fin de la saison.

 

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