La Tunisie rêve de renaissance

Sans trophée depuis 2004, la Tunisie espère relever la tête lors de la CAN-2015 (17 janvier-8 février en Guinée-Equatoriale) et compte sur un tirage au sort plutôt clément pour prendre son élan.

Les Aigles de Carthage ont été reversés dans un groupe B sur-mesure avec la Zambie, vainqueur en 2012, comme principal adversaire, la RD Congo et le Cap Vert étant un cran en-dessous. En cas de présence en quarts de finale, leur tâche ne sera pas non plus insurmontable puisqu'ils auront à faire avec un membre de la poule A (Guinée Equatoriale, Congo, Gabon, Burkina Faso).

Du pain bénit donc pour les Tunisiens et leur sélectionneur belge Georges Leekens, qui rêvent d'en finir avec plusieurs années de disette. Car si les clubs locaux font toujours partie des références continentales à l'image de l'Espérance de Tunis, de l'Etoile du Sahel ou du CS Sfax, l'équipe nationale, absente des deux dernières éditions de la Coupe du monde, peine à redécoller. Elle manque cruellement de stabilité en dépit d'une honorable 22ème place au classement FIFA/Coca-Cola (2e nation africaine derrière l'Algérie) et d'une participation ininterrompue à la Coupe d'Afrique depuis 1994.

Le technicien belge est ainsi le 10e à se pencher au chevet de la Tunisie depuis le départ en 2008 de Roger Lemerre, l'artisan du sacre de 2004 à domicile. Conscient de ces récentes désillusions, Leekens ne souhaite d'ailleurs pas placer la barre trop haut malgré une campagne qualificative rondement menée (aucune défaite).

"On est ambitieux mais on n'est pas fou, déclare-t-il. Notre parcours a été fantastique même si ce n'était pas toujours avec panache. On a montré nos qualités mais on n'a pas montré nos défauts. On a un groupe qui se bat. Ce sont des guerriers. Ce sont des joueurs qui ont envie. On sait bien qu'on n'est pas le plus beau, le meilleur, mais on travaille bien."

Prisme défensif

 

Le match amical contre l'Algérie (1-1), dimanche à Radès juste avant l'arrivée sur le sol équato-guinéen prévue mercredi, a validé le discours prudent du sélectionneur. Les joueurs semblent eux beaucoup plus optimistes et se voient déjà dans la peau des premiers rôles. "On a un bon groupe. Nous sommes habitués à nous côtoyer. Les trois équipes, nous les connaissons bien. Nous les avons déjà jouées. Notre objectif c'est une finale", a fanfaronné le milieu offensif Youssef Msakni.

Les Aigles ont toutefois laissé quelques plumes lors de leur préparation avec les blessures de deux attaquants, Saber Khalifa et Fakhreddine Ben Youssef, indisponibles pour la CAN.

Mais sur le plan offensif, les Tunisiens pourront toujours s'appuyer sur le Bordelais Wahbi Khazri, qui a égalisé face aux Algériens, alors qu'Aymen Abdennour jouera les vigies en défense. L'arrière de 25 ans est monté en gamme en rejoignant Monaco et en disputant la Ligue des champions.

Efficace à défaut d'être spectaculaire ou de verser dans l'esthétisme, l'ancien Toulousain synthétise à merveille le style tunisien et son prisme défensif, revivifiés par Leekens depuis sa nomination en avril 2014 à la place du Néerlandais Ruud Krol. "Nous sommes en train de reconstruire notre réputation", claironne le Belge, pas mécontent d'avancer masqué, en attendant sagement son heure.

 

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