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Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI
À Venise, le petit Centre de musique baroque accomplit un travail de géant.
Certains soirs, par extraordinaire, le Ca' Pesaro se transforme en salle d'opéra. C'était le cas à la mi-juillet. Le Centre de musique baroque de Venise recréait L'Eritrea de Francesco Cavalli, opéra qui a fait frémir la Cité des Doges au milieu duseicento et traîne depuis parmi les fantômes de la lagune.
Coussins, tapis, bougies ornent la scène improvisée dans l'entrée monumentale du palais, tandis que les artistes vont et viennent par l'escalier central et que l'orchestre comme les chanteurs jouent à 30 cm du premier rang des spectateurs. L'histoire? Une fable sur l'amour et les alliances avec moult travestissements et rebondissements. «Cavalli correspond à un âge d'or, lorsque les œuvres sont conçues non plus pour la cour, mais pour un public qui achète sa place», dit Olivier Lexa, directeur du Centre de musique baroque de Venise et metteur en scène, qui publie la première biographie de Cavalli chez Actes Sud en septembre. Le livret en devient plus important que la musique, c'est lui qui tient les spectateurs en haleine.
L'ironie et le marivaudage
Alors que certains ont accentué le côté tragique et sensuel des opéras de Cavalli, Lexa, en accord avec le chef Stefano Montanari, mise sur l'ironie pour souligner le marivaudage auquel s'amusent, avant l'heure, le compositeur et son librettiste. Et il pimente la gestuelle baroque du mouvement et de la danse. Les chanteurs, tout jeunes, vêtus de ces couleurs qui disent l'éclat vénitien, s'en donnent à cœur joie, voix d'ambre et de soie, et malice plein les yeux.
Si René Jacobs a redécouvert Cavalli dès les années 1970, notamment avec sa splendideCallisto, sept de ses vingt-huit opéras retrouvés à Venise restent à exhumer. La maison Bärenreiter veille à leur édition. Il s'agit de compléter la musique où il manque souvent des parties de chant et d'orchestre et de redéfinir le livret ; plus les opéras ont été repris, plus il y a de versions différentes du livret. Installé à Venise pour redécouvrir sa musique, qui sinon resterait cantonnée aux Vivaldi pour les touristes, le Centre de musique baroque fonctionne grâce au mécénat de trois grands patrons français: Gilles Etrillard, Patrick le Lay et Philippe Logak. Il programme vingt à trente concerts par an dans des palais et même, c'est exceptionnel, à Saint-Marc, où s'est infusée la dimension grandiose de la musique sacrée vénitienne. Le 25 juillet y sera donnée laMessa per l'Assuntade Cavalli.
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