Rien qui relève du monde médical, visuellement, puisque les acteurs portent des costumes de conte de fées. Rien de figé puisque les acteurs en fauteuil roulant se déplacent comme on patine sur la glace, dans des rondes continuelles et parce que deux brillants danseurs de hip hop, Virgile Garcia et Ilyess Benali, campent les « suivants du roi ». Eux sont acrobatiques, font des sauts de saltimbanques mais ils savent cesser leurs jeux élastiques pour mêler leurs gestes à ceux de leurs partenaires, prendre leur place aussi dans les fauteuils roulants, chacun étant dans une sorte d’envol et de fraternité physique avec les autres. Jean d’Artigues, qui remplaçait Thierry Monfray le jour où nous avons vu la représentation, et Lauren expriment une joie qui les illumine. Clémentine Célarié ajoute à sa belle prestance une dimension spirituelle qui l’illumine également. Les déplacements sont si bien réglés qu’il y a là, vraiment, une chorégraphie fascinante. Sans un mot (jusque quelques chuchotements), cette Danse (im)mobile nous dit dans la fluidité et l’évidence que tout être humain a en lui la grâce et la beauté.
La Danse immobile, conception et mise en scène de Clémentine Célarié, lumières de Jacques Rouveyrollis, costumes de Mélisande de Serres, son de Mathieu Poupin, avec Jean d’Artigues (ou Thierry Monfray), Lauren (ou Vanessa François), Clémentine Célarié, Virgile Garcia, Ilyess Benali.