Sylvie Vartan, 70 ans et une énergie intacte

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

La chanteuse française célèbre son soixante-dixième anniversaire aujourd'hui. En dépit du temps qui passe, l'interprète de Nicolas est toujours animée par la même passion et enchaîne les projets artistiques.

Il y a certaines personnes que les années n'atteignent pas. Sylvie Vartan en fait partie. Après avoir sillonné les scènes du monde entier pendant un demi-siècle, la chanteuse française, d'origine bulgare, fête aujourd'hui ses 70 ans. «Je pense être une vieille âme», avait-elle confié un jour. «Depuis l'âge de six ans, j'ai l'impression d'en avoir 60. À 20 ans, j'avais déjà tout pigé de la vie.»
 

Il faut dire que la jeunesse de la chanteuse n'a pas été des plus faciles. Sylvie Vartan, née en Bulgarie (Iskretz, à côté de Sofia) le 15 août 1944, est la fille d'un attaché de presse de l'ambassade de France. Elle a six ans lorsqu'un ami de ses parents la fait tourner dans un film. Deux ans plus tard, sa famille décide de quitter son pays natal pour s'installer à Paris. Un arrachement qu'elle n'oubliera jamais, même si elle retourne en Bulgarie quelques années plus tard, à la fin du communisme. Avec son deuxième mari, le producteur américain Tony Scotti, épousé en 1984, elle adopte en 1998 une petite Bulgare, Darina.
 

Lorsque la famille Vartan s'installe à Paris en 1952, les débuts sont difficiles. Ils vivent à quatre dans une chambre d'hôtel, cinq ans durant. Sylvie apprend le français, fréquente ses premières surprises-parties. Puis la famille finit par déménager. Eddie, le grand frère de la chanteuse (et qui deviendra son mentor), organise une rencontre entre sa sœur et Daniel Filipacchi, producteur de disques pour RCA Records. En 1961, la jolie blonde enregistre son premier titre avec Frankie Jordan, Panne d'essence, qui deviendra un tube. Le public français découvre alors «la collégienne du twist», comme l'avait surnommée une journaliste.
 

La machine du succès
 

Après avoir signé avec RCA, Sylvie Vartan se retrouve sur la scène de l'Olympia où elle fait ses premiers pas en tant que chanteuse. Elle réalise la première partie des Beatles en 1964 et enchante le public français pendant plusieurs années. De sa voix grave, elle interprète Quand le film est triste (1961) puis Le Locomotion (1962) et surtout La Plus Belle pour aller danser (1964), composée par Charles Aznavour.
 

Le succès, «je suis tombée dedans d'une façon violente, brutale, dès l'adolescence», raconte-t-elle. Mais «chanter, faire des disques, tout le monde peut y arriver. Monter sur scène, c'est une autre histoire». Elle travaille inlassablement et devient «une show-woman exceptionnelle», selon l'expression de l'ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand qui la fait commandeur des Arts et Lettres le 14 décembre 2011.
 

Elle s'impose dans ce métier difficile, «particulièrement pour les femmes» selon la chanteuse, qui essuie une tempête de critiques en 1965, lorsqu'elle est la première à chanter en pantalon à la télévision.
 

À cette même époque, elle entretient des amours tumultueuses avec Johnny Hallyday, qu'elle a rencontré par l'intermédiaire de son frère Eddie. Depuis leur fameux concert de la Nation le 22 juin 1963 à Paris, ils forment le couple le plus emblématique de la chanson française. Ils se marient le 12 avril 1965, ont un fils, David, né le 14 août 1966, puis divorcent en 1980, après quinze ans de vie commune. Ces années-là, Sylvie chante Comme un garçon (1967) ou Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes? (1976), mais aussi, en duo avec Johnny, J'ai un problème (1973).
 

En 1968, elle survit à un accident de voiture dans lequel son amie d'enfance est tuée. Deux ans après, un nouvel accident l'oblige à rester six mois aux États-Unis pour retrouver son visage. Elle en profite pour suivre des cours de danse et s'initier aux shows «à l‘américaine».
 

De nouveaux projets
 

Installée à Los Angeles après son remariage, elle retrouve régulièrement son public en France où elle a acquis le statut de grande dame de la chanson. L'interprète de L'amour, c'est comme une cigarette (1981) publie ses souvenirs dans Si je chante (1981) et Entre l'ombre et la lumière (2004).
 

Aujourd'hui, à 70 ans, Sylvie Vartan ne compte pas s'arrêter là. La chanteuse prépare déjà un nouvel album, dont la sortie est prévue pour le début de l'année. Elle passera également une nouvelle fois à l'Olympia en avril, la salle mythique qui l'a vue devenir vedette à l'époque des «yéyés». Également présente au cinéma (elle compte onze films à son actif), elle sera aussi de retour sur les écrans à l'automne, dans un film de Tonie Marshall, Tu veux ou tu veux pas, tourné avec Patrick Bruel et Sophie Marceau. Inépuisable, vous avez dit?
 

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