VIDEO. Cinéma: Scènes de cul et prises de tête

By touwensa.net / agences décembre 01, 2014 705

«Je n’ai jamais eu autant de presse. C’en est caricatural. Le cul, ça marche vraiment». Nicolas Maupied, co-réalisateur avec Svetlana Klinyshkova de Et pour les scènes de cul, on fait comment?, diffusé lundi soir sur Canal+ Cinéma à 22h25 dans le cadre de la Semaine eXplicite sexe et cinéma de la chaîne, est aussi aux manettes d’Un œil sur la planète, émission sur l’actu internationale de France 2. Les scènes de cul, ça marche, oui. Encore faut-il pouvoir les tourner, les produire, les diffuser, les jouer, les regarder.

Le documentaire – «commande de la chaîne, avec un cahier des charges qui imposait de reprendre les extraits des films diffusés dans le cadre de la programmation», précise Nicolas Maupied – s’attache de fait, interviews d’Ovidie, Marina Foïs, Gaspard Noé ou John B. Root à l’appui, à expliquer que «ces séquences posent question à tous les niveaux de la production d’un film, de sa conception à la fin, explique à 20 Minutes Svetlana Klinyshkova. Les producteurs se demandent si cela n’affectera pas leurs financements, les diffuseurs pensent à l’interdiction aux moins de 18 ans, qui leur bloque l’aspect à une diffusion télé, comme pour le volet 2 de Nymphomaniac de Lars Von Trier. Les réalisateurs réfléchissent à comment aborder le sujet avec leurs comédiennes. Qui elles redoutent de voir leur carrière abîmée par ces scènes comme cela a été le cas pour Caroline Ducey que nous avons interviewée après Romance X de Catherine Breillat avec Rocco Siffredi. Et enfin, les spectateurs non plus ne sont pas toujours à l’aise.»
 

Le film aborde l'ensemble des blocages posés aux différentes étapes de production du film. Avec par exemple un focus sur les actrices, et le cas de La vie d'Adèle longuement explicité. La réalisatrice Ovidie y explique qu'au-delà du tournage, il faut s’intéresser à la manière dont «les actrices peuvent ou pas défendre dans la presse le fait d’avoir tourné des scènes de sexe, et comment les journalistes et le public se comportent face à des femmes qui ont tourné des scènes de sexe». Elle déplore que Léa Seydoux ait expliqué à la sortie du film que ce n’était pas des scènes de sexe puisque prothèse il y avait. «Mais elles se fourrent le nez dans les fesses! s’exclame Ovidie. Je me dis qu’on loupe un truc, qu’elles devraient le revendiquer au lieu de se réfugier derrière un bout de cellophane».

 

Malgré les multiples blocages qui empêchent le sexe de se montrer comme tel à l’écran, Svetlana Klinyshkova estime que la période est propice. «Les réalisateurs européens cherchent à repousser les limites, ils ont une carte à jouer et pourraient s’imposer comme pionniers là où le cinéma américain est ou porno ou puritain. Des films comme Shame ou La Vide d’Adèle l’attestent».

 

 

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