Les volcans, responsables de l’extinction des dinosaures ?

Touwensa. Agences-  La datation de coulées de lave en Inde relance la théorie des éruptions volcaniques, comme responsables de la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d'années.

Depuis les années 1980, il existe un relatif consensus autour de l’extinction des dinosaures, il y a 65 millions d’années. Pour la majorité des scientifiques, leur disparition à la fin du Crétacé aurait ainsi été causée par la chute d’une météorite – hypothèse validée par la découverte d’un cratère d’impact, de 180 km de diamètre, à Chicxulub, dans le Yucatan.
 

Mais une poignée de chercheurs continue à défendre une autre théorie : d’énormes éruptions volcaniques, survenues en Inde, sur les plateaux basaltiques du Deccan, avant et après l’impact de l’astéroïde tenu pour responsable de “l’extinction KT” (Crétacé-Tertiaire).
 

Un changement climatique fatal
 

Ces éruptions à répétition auraient, pensent ces scientifiques, entrainé des coulées de lave de près de 10 000 km3, et des rejets de gaz carbonique, affectant l’atmosphère, créant un véritable effet de serre, et provoquant ainsi un changement du climat, fatal pour les dinosaures.
 

Une théorie qui se heurte depuis longtemps au scepticisme d’une grande partie de la communauté scientifique. Pour tenter de convaincre les paléontologues que le responsable ne serait pas un corps astral, mais la Terre elle-même, des chercheurs américains et suisses ont effectué une nouvelle datation, plus précise, de l’empilement des coulées de lave basaltique qui forment les trapps du Deccan.
 

Dans la revue Science, les géochimistes estiment le début des éruptions à environ 250 000 ans avant la disparition des dinosaures. Elles se seraient poursuivies lors de l’impact de la météorite de Chicxulub, et au delà, pendant encore 500 000 ans – soit 750 000 ans d’une activité non interrompue.
 

Pour les scientifiques, il s’agirait de la preuve que les éruptions des Deccan auraient, sinon joué un rôle primordial dans l’extinction KT, sinon considérablement affaibli les dinosaures, accentuant l’effet d’un impact cosmique sur la Terre.
 

Samuel Bowring, professeur de géologie au MIT (Massachusetts Institute of Technology), membre de l’équipe de chercheurs impliqués dans cette datation, nuance néanmoins la portée de cette découverte. “Nous réussissons de mieux en mieux à dater les extinctions de masse, mais nous n’avons pas autant de succès dans la compréhension de ce qui les a causées”, indique-t-il ainsi à Futura Sciences. Le débat scientifique est quoi qu’il en soit relancé.
 

 

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