Abir Nasraoui à l’espace Sidi Ali Azouz: Une voix enivrante et magique !

Tout le monde s´impatiente de voir la diva  Abir Nasraoui monter sur scène à l’espace Sidi Ali Azouz à l’occasion du festival Fen Zman organisé par le commissariat culturel régional de Nabeul. A 19h30, Abir  fait son apparition sur la scène, la salle se lève comme un seul homme. La fille de Kasserine est accueillie par de longues acclamations et des youyous stridents.

La belle voix féminine a troqué sa robe noire  pour dire sans doute que l´attachement à ses racines est incontournable…Une couleur qui peut signifier douleur et tristesse,, mais aussi qui pourrait revêtir d´autres symboliques à détecter à travers les vers authentiques déclamés durant près d’une heure et demie. Abir  souriante, n´a pas dissimulé son bonheur de se retrouver en face d´un public aussi attentionné. Cette grande chanteuse  s'est imprégnée, dès son jeune âge, du patrimoine musical local et des grands standards de la chanson arabe des années cinquante. Mais elle a eu aussi accès aux musiques occidentales classique ou moderne, ce qui lui a permis d'avoir un très large champ de références. Elle est actuellement   productrice d'émissions auprès de Radio Monte-Carlo International et où elle a déjà enregistré son premier album, Heyma, avec le concours de l'Institut du Monde arabe.. Mais elle est sur un deuxième album intitulé « Tango Avari ».
 

 Accompagnée des musiciens Ahmed Jbeli (oud), Ahmed Chaibi  (kanoun), Naoufel Ben Mehrez (violon), Lotfi Raies (basse) et  Mohamed Abdelkader Hadj Kascem (percussions) Abir a interprété une dizaine de chansons, toutes aussi mélodieuses les unes que les autres. C´était un bonheur teinté de douleur auquel  elle a convié ses amoureux. Ses chansons répercutées par sa voix magique sont une invite à la nostalgie, une randonnée dans le paradis artificiel d´une jeunesse faite de rêves et d´illusions. Elle  nous séduit par sa première chanson « Ya Zaman » de Meriem Jebrane. Le ton est donné, l’heure est au partage. Les cœurs s’ouvrent, les sourires s’affichent sur les visages. Rayonnante comme à son habitude, la Diva Abir  fut égale à elle-même, présentant son show coutumier composé de quelques unes des immortels des grands disparus de la chanson arabe notamment du grand regretté Mohamed Abdelwaheb.
 

Communion immédiate et bouleversante
 

Visiblement  touchée, elle invite à la fête et insuffle à la scène  une énergie débordante. Il y avait de quoi puisque Abir  rythme ses paroles. Le public l’accompagnait à chaque instant. Sa voix a éclaté lorsqu’elle a esquissé un grand hommage à Ismahan. C’est tout ce qu’elle aime faire,  régaler son public « Vous êtes formidables, je suis avec vous » dit-elle à chaque tube. C’est que ses mélomanes voulaient s’éclater et écouter une musique nostalgique. Ils ne demandaient pas autre chose. Mais Abir est venue aussi pour chanter ses propres tubes. Après « el Horia » , Abir interprète sa chanson «Ek Ghorba» .Elle  se laisse parfois bercer par les notes douces qui fusent. Moment de pur romantisme ! La salle  s’échauffe de nouveau avec son succès « Sayesse».Perpétuer le style Chaâbi est l´objectif de cette chanteuse qui a voulu perpétuer   ce genre musical séculaire et participer à sa sauvegarde et à sa transmission en reprenant des œuvres du patrimoine, particulièrement celles chantées par sa grand-mère « Farkh El Hammam » Cette artiste virtuose au cœur très sensible, une sensibilité visible à travers sa voix, son interprétation, et à  travers ses gestes a ébloui ses fans. Avec son style, son look, sa voix langoureuse et lyrique et sa façon de bouger sur la scène, elle a réussi à retenir  ses fans. C’est magique dans cet univers musical si magnifique. Un spectacle haut en couleur et en mouvements. Les sons du violon, du oud, du Tar et du Darbouka  traversent à chaque instant cet espace intime. Sa prestation, il faut le dire, et sa présence imposante sur scène étaient extraordinaires. Le public s’est amusé. Abir a tenu à le remercier et à revenir  à nos prochains festivals à condition que ses organisateurs lui ouvrent la porte car Abir a beaucoup de choses à montrer aux Tunisiens.

Kamel Bouaouina

 

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