Journées musicales de Carthage : Un nouveau visage et de nouvelles libertés après la révolution

Du 14 au 21 mars prochain, Tunis accueille, après quatre ans d’absence, des musiciens de divers horizons dans le cadre des Journées musicales de Carthage (Jmc) Prix Ziryab. Cette rencontre a pour but, tout en s’ouvrant aux autres, de promouvoir la sauvegarde du patrimoine musical et la promotion des recherches sur les musiques de la Méditerranée.

C’est un retour pour les Journées musicales de Carthage (Jmc) après quatre années d’hibernation. Mais une réapparition avec plus d’audace, plus de challenge et plus d’activités que vont proposer les différents organisateurs. C’est dans ce sens que cette année, l’organisation s’est voulue plus pointue avec des compétitions qui vont enregistrer la présence de chanteurs tunisiens mais également venus d’Afrique de l’Ouest.  Aujourd’hui, le groupe « Nagouz » avec Mounir Troudi, Sofiene Zaidi et Asma Ben Ahmad va animer le concert d’ouverture.  Le projet « Nagouz » est une expérience qui n'a pas cessé d'évoluer et de se métamorphoser au fil des 14 ans depuis son éclosion. Dans leur production, on retrouve une certaine authenticité et ces influences musicales traditionnelles et modernes qui ont marqué les musiciens ayant mis la main à la pâte dans ce projet. Bénéficiant d'une polyvalence musicale hors-pair dont jouit l'artiste tunisien Mounir Troudi, fondateur du projet, des musiciens de différentes écoles et d'influences musicales multiples ont tous réussi à faire cohabiter, dans un même répertoire, le bédouin, la musique populaire, la musique traditionnelle, le jazz, le funk, la soul,  l'indien, l'andalou, le gitan, etc., en toute cohérence et homogénéité.
 


12 groupes en compétition
 

Après un appel à candidatures dont 76 entités se sont inscrites, 12 groupes ont été retenus pour la compétition. Ainsi, Anis Kelibi (Tunisie), Abir Nasraoui (Tunisie), Mehdi Chakroun (Tunisie), Iteb Jelaili (Tunisie), Tahar Guizani (Tunisie), Bechir Gharbi (Tunisie), Coulibaly Souleyman (Côte d'Ivoire), Slim Abida (Tunisie), Hamza Zeramdi (Tunisie), Zied Zouari (Tunisie), Cheikh Sadibou Samb (Sénégal) et Mohamed Ali Kammoun (Tunisie) seront en compétition dans la catégorie de groupe. Pour ce qui est des concerts individuels au Nay (flûte arabo-orientale, les solistes Ahmed Litayem (Tunisie), Mohamed Ben Salha (Tunisie), Rami Ourabi (Tunisie) et Tarek Chabir (Tunisie) vont se disputer les distinctions.

Le directeur des Jmc 2015, Hamdi Makhlouf, a souligné que qu’après s'être éclipsées pendant plus de quatre ans, les Jmc reviennent après la révolution, avec une nouvelle conception et un nouveau visage, imprégné des libertés acquises et de toute la diversité dans les choix musicaux qui en ont découlé. De son avis, « ce qui caractérise cette deuxième session, c'est qu'elle s'est démarquée définitivement des festivals de la chanson et de la musique tunisienne en n'étant plus inscrite dans une période transitoire mais plutôt dans une période de restructuration réelle. En effet, souligne-t-il, les Jmc instaurent « ce qu'on a appelé le marché de la musique sud-méditerranéen, une première dans son genre, qui œuvre à la mise en avant des créations tunisiennes et des différentes chaînes de la production musicale, en s'ouvrant sur le monde arabe et africain toujours vers le rayonnement et l'excellence ».  Au delà des compétions, il est prévu un Salon des industries de la musique du 14 au 20 mars. Ce salon hébergera plus de 40 participants tunisiens et étrangers venant d'Egypte, de Syrie, d'Irak, du Sénégal, de Turquie et de France. Ils exposeront leurs produits qui comprennent la lutherie, les livres concernant la musique, les partitions, les enregistrements, les appareils de prise de son, les équipements des studios de musique, les logiciels de musique et de traitement de son, des représentants de sociétés de diffusion et de production.

 

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