Les aléas de l’année 2014 comme les rigueurs budgétaires de 2015 nous ont contraint à resserrer cette édition. Mais le festival n’a rien abdiqué de ses ambitions artistiques.
 

Cette édition laisse toute sa place au verbe. La création, en ouverture, du Dibbouk ou entre deux mondes, mise en scène de Benjamin Lazar, fait revivre un monde disparu, celui du théâtre Yiddish. L’Oiseau vert, mise en scène de Laurent Pelly, ne se prive d’aucune machinerie pour installer un univers multiforme, porté par une éblouissante distribution. La Cie Marius investit deux pièces de Beaumarchais : Figaro, avec aplomb, joie et gourmandise (un repas est servi pendant la soirée). Ariane Ascaride brise Le silence de Molière, dans lequel elle joue Esprit-Madeleine Poquelin, croquée par Giovanni Macchia. On peut voir les travaux de jeunes metteurs en scène : Cyril Teste re-crée Nobody de Falk Richter, en version scénique, Julien Gosselin fait ressurgir Les particules élémentaires, spectacle comme neuf, Kristien De Proust dessine Au courant, son portrait d’artiste en coureuse de fond et Tiago Rodrigues, nouvellement nommé à la direction du Théâtre national de Lisbonne, entrelace l’histoire de la littérature et la grande Histoire, dans By heart.
 

Pour la première fois en Languedoc-Roussillon, Le Printemps accueille Romeo Castellucci avec Go down, Moses. Alain Platel, Franck Van Laecke et Steven Prengels créent, En avant, marche !* ode aux fanfares populaires de Flandres et d’ailleurs. Et juste après sa création à Mons 2015, Capitale européenne de la Culture, nous découvrirons L’autre hiver, opéra fantasmagorique mis en scène de Denis Marleau, sur une musique de Dominique Pauwels et un livret de Normand Chaurette. Enfin, le Nouveau Cirque du Vietnam revient, auréolé de grâce et de beauté suspendue, avec A O Lang Pho, harmonieux mélange de tradition millénaire et de trouvailles du nouveau cirque.