Deuxième soirée signée Soufiène Safta et Lina ben Ali : Un régal !

Tabarka Jazz &Music Festival 2015

Parfois la fierté s’ajoute au plaisir : c’est le cas lorsque Tabarka reçoit Sofiène Safta qui fut il y a une dizaine d’année l’un des pionniers des ateliers d’initiation à la musique de Jazz et du festival off de Tabarka. Alors, le petit jazzman est-il devenu grand ?

Ce n’est pas une question à se poser au sujet de Soufiène car il produit sur scène comme sur ses disques de la musique comme on en entend rarement. Voici désormais la seule interrogation qui reste sans réponse : Mais où s’arrêtera-t-il ? Le concert de jeudi 27 août courant confirme, s’il en était besoin, que Soufiène est un guitariste tout à fait remarquable, suffisamment mûr pour mettre sa virtuosité au service de son imagination plutôt que l’inverse. Il est accompagné par une remarquable rythmique qui lui sied à merveille : Gaston au saxophone, Hatem à la basse, Farès aux claviers, Sabri à la batterie et Hamdi à la percussion. L’osmose entre l’ « ancien » et les jeunes « loups » a fonctionné parfaitement. Ce quintet est une base très confortable pour Soufiène qui a donné un récital de constructions mélodiques avec une virtuosité qui se laisse quand même parfois emporter par la digression musicale. Cependant, ses passages en solo absolu attestent d’un sens du récit peu commun, a fortiori chez un jeune musicien.
 

Il y avait mille sujets de réflexion et d’étonnement dans ce concert où Safta nous rassurait sur la grande vitalité de son jazz. Sa musique est une véritable bouffée d’oxygène pour ceux qui pensent que le jazz n’est plus capable de générer de belles surprises. Il nous offert un bouquet de ses meilleurs compositions et chansons « Carthage », « Tabarka souvenir », « Win el harba », « hymne aux agents de la sureté et à l’armée », « On va danser », « vivre ensemble », « Wahran » pour saluer nos voisins algériens et pour terminer un hommage rendu aux enfants des pays arabes.
 

Lina ben Ali : une diva montante
 

Lina ben Ali, qualifiée comme une diva montante, a assuré la deuxième partie de la seconde soirée de Tabarka Jazz & Music Festival avec un programme tout à fait différent de celui de Soufiène Safta. Elle nous a donné un cocktail de talent et de générosité qui séduit tous azimuts. En un rien de temps, la jeune artiste a accumulé un nombre impressionnant de distinction. Et comme a dit un mélomane tabarkois : « Quand Lina est là, le jazz ne s’en va pas… ». Qui mieux qu’elle aurait pu établir un pont entre Tabarka Jazz Village (Esplanade Front de Mer) et Tabarka Jazz & Music Festival (la Basilique). Avec Lina, la chanson s’y taille une place de choix. La foule de ses fans est en effet très fournie et il faut dire que cette fille a tout pour plaire. Une voix subtilement rauque et gorgée de jus comme un bon fruit. Un caractère plein d’énergie et déroutant de naturel… Un humanisme qui ne saurait se résumer à de belles paroles, elle s’est engagée tout entière au service « d’une société plus respectueuse de la vie sous toutes ses formes ».
 

C’était un vrai régal avec cette nouvelle diva montante : le sens du partage et le goût du swing… Elle était bien chez elle.
 

 


 

Évaluer cet élément
(0 Votes)