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En ce contexte d’attribution du « Prix Goncourt » où la culture tutoie les cimes de sa pleine expression littéraire et dont les organisateurs ont tenu à honorer tout en symbole le musée de Bardo, qui a été le théâtre d’actes terroristes autant sanglants que lâches, pour accueillir , entre ses mythiques murs et dans ses somptueuses salles, la cérémonie de remise dudit Prix, la présumée élite culturelle tunisienne, du moins une partie, brille par ses coups tordus, nivelle sa représentation vers le bas et nourrit la médiocrité ambiante croyant alimenter l’actualité artistique du pays et valoriser le goût didactique du peuple.
Les soi-disant hommes de lettre et d’art écrèment les plateaux Radio ou Télé pour se donner en spectacle, amuser la galerie et se tirer les uns les autres des balles au dos. Ils défrayent la chronique non par leur génie créateur mais par leur mauvais génie, et non par leur sens esthétique mais par leur capacité de nuisance et de dissonance. Le diable aux trousses, les vieux démons plein l’esprit, ils rivalisent de sorties de routes et de grossières invectives et agissent, convaincus et têtus, comme si leur vacarme de bas étage fait figure d’un haut fait culturel. Il est à déplorer qu’en Tunisie, les goujats et autres saltimbanques de la culture et de l’érudition, dont le talent est autant douteux que le verbe est ordurier, ont le l’indécent culot de s’improviser leaders d’opinion et maîtres d’art.
Quand certains, sous d’autre cieux et même en Tunisie, œuvrent à vulgariser la culture, les têtes brulées en question cultivent la vulgarité et la trivialité, voire l’obscénité. Se prenant pour les cordons bleus dans la cuisine culturelle tunisienne, ils se comportent, en réalité, comme de petits cuistots dont l’unique spécialité est le « lablabi » culturel, un plat populaire fort épicé dont certes on raffole (Audimat) mais qui n’a aucune consistance nutritive (Art).
Les supposés hommes de théâtre, plutôt vulgaires comparses sur les planches de la créativité, se réservent la part belle de la misère intellectuelle et morale. Toujours en folie, les deux larrons, Lotfi Abdelli et Mohamed Ali Nahdi, n’arrêtent pas de polluer et d’infester l’espace culturel et médiatique de leurs bravades et leurs provocations de caniveau. Spirituel pour le premier et biologique pour le second, le père Lamine Nahdi prend un malin et non moins malsain plaisir à allumer la flamme de la discorde et attiser le feu quand les deux enfants terribles baissent la garde et mettent leur rancune entre parenthèses.
Que dire qui n’ait pas été dit de Moncef Souissi, tantôt girouette et tantôt caméléon, bestiole connue pour ses ahurissantes capacités de changer vite de couleurs pour se fondre dans son environnement immédiat. Ce bruyant has-been de la scène théâtrale, rompu à la science à géométrie variable et à multiple vitesse, n’en continue pas moins de jouer un rôle à chaque tournant et de s’habiller à chaque occasion d’un costume de circonstances. Tel un serpent changeant de peau à chaque saison de récolte, il a élevé la mauvaise foi et le retournement de veste au rang de philosophie et mode de vie.
Que comprendre quand Fadhel Jaibi et Fethi Hedaoui, hommes d’art et fine fleur de la culture tunisienne, se crêpent les chignons et s’échangent les insultes, sur les ondes, sans considération aucune de leur bonne image auprès des tunisiens. Quelle conclusion tirer quand des femmes de haute culture, femmes de parole et de combat, pertinentes et impertinentes à la fois, comme, à titre d’exemple, Maya Ksouri, Olfa Youssef ou Raja Ben Slama, sont descendues à longueur de journée par les fines gâchettes de l’obscurantisme et même par certains prétendus hommes éclairés. Face à cette grave dérive et cette violence verbale, les frasques et les pitreries de Moncef Souissi, de Lotfi Abdelli et des Nahdi, père et fils, ne peuvent être qu’anecdotiques.
A s’en arracher les cheveux quand on voit Sghaier Wled Hmed, poète de la révolution et homme de conviction, doublement terrassé, d’abord par la maladie et ensuite par la meute politique et médiatique pour des visées bassement personnelles, voire égocentriques. Pour le dividende politique et l’audimat, Sghaier Wled Hmed est plus rentable malade que bien-portant. C’est tout aussi nauséabond quand Fatma Boussaha, entre autres porte-drapeaux du patrimoine musical national, au timbre de voix typique de la Tunisie profonde, n’en déplaise à ses détracteurs, meurt, sur son triste lit, presque dans l’anonymat et l’indifférence de la communauté culturelle tunisienne. Malheureusement, la fameuse et aussi cinglante tirade d’Ali Douagi reste toujours de poignante actualité et d’une insolente vérité.
En résume, tout peuple a la culture qu’il mérite dans la mesure où son élite culturelle et artistique est son propre produit. Celle-ci est à l’image de la société où elle nait et évolue. Comme l’enfant est le fruit et le reflet de ses parents, héritier de leur arsenal génétique et de leur échelle de valeur et de leur ordre moral. Et pour paraphraser Jacques Brel, est-on tenté de dire et même de brailler à l’adresse de certaines figures se voulant représentatives de la culture tunisienne: « Avec ces gens-là, on ne s’élève pas, Monsieur, on ne s’élève pas« .
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