Un caméléon. Ce fut le cliché récurrent qui accompagna la carrière de David Bowie. Ses laudateurs louaient une rock star qui savait se réinventer en permanence, à la manière de Bob Dylan, auquel Bowie rendit hommage dès l’album Hunky Dory (1971) ; ses détracteurs, infiniment moins nombreux, critiquaient pour leur part un opportuniste.
Comme toute « personne profondément superficielle », selon l’expression d’Andy Warhol, ce dandy soignait autant le son que l’image, sa garde-robe que ses chansons. Il suffit de réécouter sa déroutante discographie pour s’en convaincre, constat qu’on ne peut établir pour ses innombrables héritiers – qui vont, dans le pire des cas, des nouveaux romantiques des années 1980 à Lady Gaga en passant, fatalement, par Madonna.