Elle participe à Miss Monde pour gagner un voyage et une voiture. Elle remporte finalement le titre convoité par toute reine de beauté. L’Israélienne Linor Abargil a 19 ans. Le soir de son sacre, sa couronne est un peu lourde à porter. Sept semaines avant, Linor Abargil a été violée sous la menace d’un couteau. « Quand j’ai entendu mon nom, j’ai compris ma mission. J’ai décidé de parcourir le monde pour aider les survivantes et les encourager à ne pas rester murer dans le silence. Pour qu’elles n’aient pas honte et qu’elles ne se sentent pas responsables. » Sur les conseils de sa mère, elle porte plainte rapidement. Le procès est très médiatisé au point que le mannequin dira qu'elle a vécu son viol une seconde fois. « Je comprends pourquoi les filles restent murer dans le silence », expliquera-t-elle alors.
Grâce à ce procès, les cartes de son destin sont rebattues. Son bourreau est condamné à seize ans de prison. Elle devient avocate spécialisée en affaires criminelles, se convertit à la religion juive orthodoxe, et milite ardemment pour que les victimes de viol osent porter plainte. Devenue une icône de la lutte antiviol, l’ex-mannequin recueille les témoignages de nombreuses femmes. Certaines font part de leur honte et de leur peur de révéler l’agression. Propulsée en porte-parole de ces femmes brisées, l’ex-Miss Monde se sert aujourd’hui de l’aura de sa couronne pour divulguer son combat. Une lutte à laquelle se joint Cécilia Peck qui l’a met en lumière dans son documentaire.