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Si la grossesse et l’accouchement sont, à priori, des phénomènes naturels, il n’en demeure pas moins que des complications peuvent survenir. Environ 800 femmes meurent de causes qui peuvent parfaitement être évitées, liées à la grossesse et à l’accouchement. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de tous les décès maternels surviennent dans les pays en développement. Le taux est plus élevé chez les femmes vivant dans les zones rurales et dans les communautés les plus pauvres. En 2013, 28 000 personnes sont décédées, des suites des couches ou de complications liées à la grossesse, dans les pays en développement.
Interpellée par cette situation, l’ONU avait en 2000 sommé les pays en développement de relever les défis de l’OMD. Ce dernier a focalisé son 5ème objectif sur la santé maternelle. Les pays devaient ainsi multiplier d’efforts pour lutter contre la mortalité des femmes et des enfants en bas âge. Le Maroc a certes réalisé des avancées dans ce sens. Nous sommes loin des chiffres de 2007, quand une femme mourrait toutes les six heures ; mais le chemin demeure encore épineux et nécessite toujours des efforts.
Aujourd’hui, sur 646 000 naissances/an, on enregistre 130 décès/100 000 naissances. Le projet 3G collaboratif « Mobile Ultrasound Patrol», basé sur l’échographie télétransmise, a été mené dans les régions de Khmisset, Fès, Boulmen, Ribat El kheir, et Oulmes, grâce à l’initiative de Qualcomm Incorporated, et Trice Imaging, une entreprise d’imagerie médicale mobile. L’objectif étant d’améliorer les soins pour les femmes dans les pays en développement grâce à la détection précoce et au traitement des principales causes de mortalité maternelle.
Gain d’argent et de temps
Ce projet consiste à réaliser un dépistage des femmes qui ont une grossesse à risque, ce qui permet d’éviter des décès. Dans un premier temps, grâce à l’équipement d’imagerie portable, on effectue une échographie (cela prend quelques minutes), dans les maisons de santé, ou dans de petites cliniques rurales. L’écho est ensuite envoyée aux spécialistes pour poser un premier diagnostic. Donc au bout de 15 minutes, on a déjà un premier pronostic. Dans un troisième temps, cette même échographie est envoyée à un autre spécialiste pour un second avis. Dans les 24h, on est déjà fixé et on peut orienter la femme enceinte. Trois gynécologues basés à Fès, Casablanca et Paris sont impliqués dans ce projet. Concrètement, le projet fait appel à des écographies mobiles, des smartphones et des tablettes compatibles, au logiciel de diagnostic à distance et à une connexion 3G. Cela veut dire que l’on gagne un temps important, que l’on évite aux femmes des déplacements périlleux et coûteux, et enfin de compte on les sensibilise en cas d’éventuelles complications. Les principales causes de décès sont liées à un retard de diagnostic, un retard de transfert ou retard de prise en charge.
Les résultats de cette expérience pilote, annoncés lundi 24 juin à Rabat, font montre d’une véritable révolution dans le suivi des femmes enceintes, et des grossesses à complications dans le monde rural et les régions enclavées.
Le projet a permis de réaliser 575 examens qui ont été transmis sans fil aux cliniciens. 94 examens ont dévoilé des grossesses à risque éventuel et 158 patientes ont été signalées pour un deuxième avis. Grâce à cette initiative, la mortalité aux suites des couches se verra incontestablement réduite de manière considérable. Les femmes ne consultent pas par ignorance, mais surtout par manque de moyens. Elles habitent souvent dans des régions lointaines où l’accès aux soins de la santé est encore très difficile. Si on arrive à généraliser ce projet à l’ensemble des régions, on aura sauvé de nombreuses vies et on aura rapidement atteint les OMD. La balle est dans le camp du département des Finances.
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