Les femmes sont-elles prêtes à accepter la contraception masculine?

Un gel contraceptif pourrait être commercialisé d'ici 2017. On a l'habitude de dire que ce sont les hommes qui sont plutôt réticents à l'idée de limiter leur capacité reproductive. Mais l'opposition pourrait aussi venir de certaines femmes, qui estiment qu'on leur retirerait le droit de choisir de faire ou non un enfant.

Si l'idée d'une contraception masculine existe depuis bien longtemps, elle n'était jusqu'à présent jamais parvenue à des résultats assez satisfaisants pour être commercialisée. Mais la Parsemus Foundation, fondation qui entend se charger de faire avancer des projets médicaux négligés, a récemment annoncé une forme réversible de contraception masculine non-hormonale appelée Vasalgel, explique Jezebel. Contraception qui s'est révélée efficace lors d'une étude réalisée sur des babouins. Le communiqué présentant l'étude explique:


«Trois babouins se sont vus administrer du Vasalgel pendant six mois... Pour être sûr de l'efficacité, nous avons décidé de donner aux mâles la possibilité de s'accoupler avec des femelles, pour vérifier qu'aucune grossesse ne s'ensuivait. Chacun des trois babouins mâles a été installé dans un enclos avec 10 à 15 femelles (oui 10 à 15 chacun) il y a un mois. La bonne nouvelle? Aucune grossesse jusqu'à présent.»

Comment ça marche? C'est un gel contraceptif qui s'injecte dans le canal déférent (celui qui permet aux spermatozoïdes de sortir des testicules). «Le Vasalgel bloque les spermatozoïdes grâce à un polymère qui agit sur leur membrane», précise L'Express.

Mais qui voudra de cette contraception masculine?

 

Les hommes, on le sait depuis longtemps, ne sont pas particulièrement enthouasiastes à cette idée[1]:

«Le problème n’est pas que médical, expliquait en 2012, à Libération, Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial: Les freins sont bien plus profonds. Limiter la capacité reproductive des hommes fait peur: cela questionne leur rôle, celui des femmes, la fertilité, la virilité…»

La contraception masculine est plutôt une revendication féminine. Si vous êtes une femme hétérosexuelle en âge de procréer mais qui n'a pas envie de le faire, vous savez que prendre la pilule peut diminuer votre libido, vous faire grossir, vous coûter un peu d'argent, parfois beaucoup, qu'il faut y penser tous les jours et que votre iPhone qui sonne vers 23h quand vous êtes en train de regarder Vertigo pour la 152e fois, c'est pénible. Vous savez aussi que poser un stérilet peut être douloureux, que le retrait est une grande frustration. Et l'abstinence... Disons une frustration encore un peu plus grande, un poil trop grande pour être une méthode viable.

 

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