Plomb, bisphénol A : l'exposition des femmes enceintes baisse

By touwensa.net / agences novembre 14, 2014 345

D'après l'InVS, en France, l’exposition des femmes enceintes et de leurs enfants à des polluants de l’environnement est en baisse. Des résultats valables pour le plomb, le mercure et bisphénol A.

Quelle est l’exposition des femmes enceintes et de leurs enfants à des polluants de l’environnement ? C'est la question à laquelle vient de répondre l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) à l’occasion de deux conférences internationales sur l’environnement et la santé. Et d'après ces premiers résultats, tous les indicateurs sont à la baisse. Issus du volet périnatal du programme national de biosurveillance, ces chiffres rassurants à l’échelle nationale, chez la femme enceinte, sont disponibles pour les polluants le plomb, le mercure et le bisphénol A.
 


Une exposition qui a du plomb dans l'aile
 

L’exposition au plomb des femmes enceintes et de leur enfant in utero a été estimée à travers son dosage biologique (plombémie) dans des échantillons de sang du cordon, prélevés chez 1 968 mères au moment de l’accouchement. Résultat, le plomb a été détecté dans l’ensemble des échantillons, avec une concentration moyenne de 8,30 µg/L.
 

Conclusion de l'InVS, « les niveaux observés sont inférieurs à ceux mesurés dans les études antérieures réalisées en France et à l’étranger. Ils s’inscrivent ainsi dans la tendance à la diminution des plombémies, constatée en France et en Europe depuis les années 1990, suite notamment à l’interdiction de l’essence plombée », poursuit l'Institut.
 

Une bonne nouvelle car « le plomb est particulièrement nocif pour le cerveau en développement des fœtus et des jeunes enfants et pour les femmes enceintes », explique l'OMS. De fortes concentrations de plomb dans le sang chez les enfants peuvent avoir « des conséquences parfois irréversibles, notamment des troubles d'apprentissage, des problèmes comportementaux et une arriération mentale. »
 


Des résultats en demi-teinte pour le mercure

Concernant l’exposition au mercure, elle a été estimée à travers son dosage biologique dans des échantillons de cheveux, prélevés chez 1 799 mères dans les jours suivant l’accouchement.
Résultat : près de 98 % des mères présentaient des concentrations détectables de mercure dans les cheveux, avec une moyenne de 0,40 µg/g.

 

Des niveaux « inférieurs ou équivalents à ceux mesurés dans de précédentes études réalisées en France et en Europe chez des femmes enceintes ou en âge de procréer », mais supérieurs à ceux mesurés aux Etats-Unis. « Cet écart peut potentiellement s’expliquer par des habitudes différentes de consommation de produits de la mer. »
 

Des résultats en demi-teinte lorsqu'on sait que l’OMS classe le mercure comme une substance nocive, « en particulier pour les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants. » Pour rappel, des données ont déjà montré que chez le fœtus, le nourrisson ou l’enfant, le principal effet sanitaire du méthyle mercure est l’apparition de troubles du développement neurologique. L’exposition in utero, qui peut résulter de la consommation par la mère de poissons ou de crustacés contenant du méthyle mercure, est susceptible d’avoir des effets préjudiciables sur le cerveau et le système nerveux en développement de l’enfant. Des effets sur la cognition, la mémoire, l’attention, le langage, la motricité fine et la vision dans l’espace ont aussi été observés chez des enfants exposés au méthyle mercure dans l’utérus de leur mère.
 


L'exposition au bisphénol A diminue
 

Enfin, l’exposition au bisphénol A (BPA) a été estimée à travers son dosage biologique dans des échantillons d’urine, prélevés chez 1 764 mères lors de leur admission en maternité. Et plus de 90 % des mères présentaient des concentrations détectables de BPA dans les urines, avec une moyenne de 0,70 µg/L.
 

« Ces résultats sont inférieurs à ceux mesurés dans les précédentes études réalisées en France et à l’étranger. » La substitution progressive du BPA dans les matières plastiques et les résines en contact avec les denrées alimentaires constitue une explication « potentielle ».
 

Une bonne nouvelle qui arrive à point puisqu'une étude vient de révéler que l’exposition in utero et pendant l’allaitement au bisphénol A favorisait la survenue d’une allergie ou d’une intolérance alimentaire. Et ce même à faible dose, alertait cette étude.
 

Chez la souris l’exposition au bisphénol A pendant la gestation a aussi été associée à un risque très accru de tumeur du foie pour la descendance. Elle augmenterait également le risque de fausse-couche.

En conclusion, l'InVS indique que de nouveaux résultats concernant l’exposition des femmes enceintes et de leur enfant in utero aux autres métaux (phtalates, pesticides...) seront disponibles d’ici fin 2014. L’analyse des facteurs pouvant expliquer ces niveaux d’imprégnation (alimentation, expositions professionnelles et environnementales, mode de vie) sera pour sa part disponible en 2015.


 

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