Le stress des parents déteint sur les enfants

L'anxiété des parents se transmet facilement aux enfants sans que la génétique n'entre en ligne de compte. C'est ce que vient de démontrer une équipe de chercheurs de différentes universités des États-Unis, de Grande-Bretagne et de Suède, grâce à l'étude de jumeaux.  

La transmission parents-enfants de l'anxiété est bien connue des scientifiques, mais ses mécanismes sous-jacents le sont moins.

Pour mieux comprendre quels sont les rôles joués respectivement par la génétique et par les autres facteurs (culturels, conditions de vie et exposition des enfants au stress des parents), une équipe de chercheurs de différentes universités des États-Unis, de Grande-Bretagne et de Suède a étudié les modèles d'anxiété en se basant sur des jumeaux.

Leurs travaux ont porté sur les données issues de 385 familles comportant des vrais jumeaux (monozygotes), à la combinaison génétique identique, et de 486 autres dotées de faux jumeaux (dizygotes). Chacune des familles tirées de la cohorte suédoise "Twin and Offpring Study of Sweden" comprenait une paire de jumeaux, ces derniers étant parents d'adolescents.

L'équipe a comparé les données du niveau d'anxiété que déclaraient elles-mêmes les familles sur les 6 derniers mois avant de les mesurer puis de les évaluer sur une échelle de personnalité reconnue en 20 points.

Leurs conclusions, publiées dans la revue d'avril de The Amercian Journal of Psychiatry, révèlent qu'il existe bien un lien entre l'anxiété et la névrose des parents et ces troubles similaires retrouvés chez leurs enfants une fois adolescents. Mais les facteurs génétiques n'y contribuent pas, selon les chercheurs.

L'anxiété pourrait donc se transmettre via l'environnement direct, soit le comportement des parents, aux dires des résultats de cette étude. Elle prouve donc qu'il existe des preuves, jugées modestes, mais statistiquement réelles, d'une transmission non génétique de l'anxiété, et, le cas échéant, de la névrose.

Le stress des parents provoque, via leur comportement, celui des enfants et des adolescents, analysent les chercheurs. Ces derniers expliquent également le fait que l'anxiété infantile influe sur la parentalité, aggravant à son tour l'anxiété des parents. "Une hypothèse plausible sur la circulation en boucle de l'anxiété et son développement au sein de la famille", soulignent les conclusions de cette étude.

Les parents inquiets devraient, selon les chercheurs, chercher à mieux gérer leur stress pour éviter qu'il ne rejaillisse sur leurs enfants.

 

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