La valeur symbolique et l’utilisation du corail

Tabarka : Touwensa (Mokhtar TRIKI)

Alors qu’on s’apprête à la clôture de la 24ème édition du Mois du Patrimoine, l’Association d’Histoire et d’Archéologie de Kroumirie et des Mogods de Tabarka a préparé pour ses adhérents une manifestation digne de cet évènement. Au menu une conférence de la chercheuse Amani Belhi Sera donnée le vendredi 15 du mois courant à la Maison de la Culture de Tabarka ayant pour titre « La valeur symbolique et l’utilisation du corail », suivie d’une projection de photos en rapport avec le sujet de la conférence. Et après l’effort, le réconfort avec une sortie archéologique et écologique guidée au site du Fort Génois avec le soutien du Commissariat du Tourisme, la Bibliothèque Publique de Tabarka. Le rendez-vous de cette sortie est fixé pour la matinée du dimanche 17 mai 2015.

« Couleur de sang, sang pétrifié de la Gorgone, suivant la mythologie grecque, le corail, symbole de vie, de vitalité, de fécondité, tiré des profondeurs cachées de la mer, fut très tôt doté d’une charge magique que ne portèrent ni l’or ni l’argent ni aucune pierre précieuse. Son origine marine et mystérieuse, sa forme d’arbre, image de vitalité, sa couleur rouge, couleur du sang, lui confèrent une valeur symbolique exceptionnelle dans la plupart des civilisations ; en occident, où le rouge est la couleur du règne animal, il incarne la force vitale, la fécondité. En Chine, il s’oppose au noir ; au Tibet, il protège du mal ; Au Japon, il met à l’abri des tempêtes, de la foudre et des maladies. »
 

Cet animal étrange, extirpé au prix de gros efforts par les modestes pêcheurs de Tabarka ou de la Galite, devenu produit d’exportation, est acheminé par des voies sinueuses, tour à tour maritimes et terrestres. A la route de la soie orientée est-ouest, à l’une des routes de l’or qui de l’Afrique vers l’Europe remonte du sud au nord, à la route des épices, qui, via le cap de Bonne-Espérance, joint les Moluques et l’Inde au Portugal, se superpose, trait pour trait, une authentique route du corail, de direction inverse, qui a fonctionné dans ces trois directions, durant des décennies, sinon des siècles. Cette route du corail, si lucrative alors, est bien présente dans l’esprit des dirigeants européens si soucieux de défendre les intérêts marchands de leurs nationaux, lorsqu’ils vont solliciter dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle la concession de Tabarka, source privilégiée du corail rouge, si prisé, de Méditerranée.
 

 

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