Jardin: comment réparer les dégâts de la canicule

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

C'est peu dire que l'été qui s'achève a soumis les jardins et leurs habitant(e)s à rude épreuve. Seuls points positifs (car il y en a toujours): en dehors de l'oïdium qui, à la faveur des pluies récentes, commence à poudrer de blanc les feuilles des courgettes, concombres et melons, les maladies ont été quasi inexistantes et les fruits, en particulier les pêches et les tomates, ont une saveur exceptionnelle. Tout le contraire de l'an dernier où, souvenez-vous, la période juillet et août fut marquée par des pluies incessantes!

Pour le reste c'est un peu la «cata»… Ne vous laissez pas pour autant abattre par le spectacle parfois désolant qui s'étale sous vos yeux, surtout si vous rentrez d'une longue absence estivale. La nature a des ressources insoupçonnées! Il suffit de quelques gestes simples -et du retour de la pluie- pour redonner en quelques semaines à votre jardin le lustre qu'il a provisoirement perdu.
 

Paillasson jaunâtre
 

La première chose qui saute aux yeux est l'état désolant de la pelouse: un paillasson jaunâtre dont les rares taches vertes sont constituées... de trèfles, de bugles rampants ou de pissenlits. Profitez de leur visibilité inhabituelle pour éliminer ces derniers au moyen d'une gouge qui vous permettra de déterrer sans peine leur longue racine pivotante, puis donnez à votre gazon un sérieux coup de peigne en sortant le scarificateur. Vous pourrez ainsi extraire les brins d'herbe desséchés qui s'accumulent sur le sol et privent vos ray grass ou vos pâturins de l'oxygène et de la lumière indispensables à leur reverdissement. Une fois l'opération (fastidieuse il faut le reconnaître) terminée, épandez un engrais spécial pelouse ou du compost bien mûr. Au besoin, ressemez les zones trop dégarnie dès que la pluie aura suffisamment réhumidifié le sol (vous avez jusqu'au 20 septembre). Si vous devez tondre, relevez la lame au maximum afin de ne pas compromettre la reprise. En cas de déficit hydrique sévère, procédez à un arrosage prolongé, de préférence le soir et en pluie fine, à raison de 4 à 5 litres d'eau par mètre carré.
 

«Annus horribilis»
 

Dans les massifs, bordures et plates-bandes, les annuelles ont payé elles aussi un lourd tribu au manque d'eau et parfois aux brûlures occasionnées par le soleil, surtout si elles ont été plantées ou semées tardivement. Les cosmos, d'habitude impressionnants de vigueur, semblent atteints de nanisme et les soucis, à la corolle d'ordinaire éclatante, affichent une mine bien pâlichonne.
 

Les arbustes et vivaces sont guère mieux lotis, à commencer par les hortensias et autres hydrangéas dont les inflorescences ont parfois grillé sur place avant même d'éclore. Pour ces soiffards, 2015 aura été l'«annus horribilis» que l'on s'efforcera vite d'oublier. Les rosiers remontants, pour une fois indemnes de marsonia (maladie des taches noires), ont toutes les peines du monde à refleurir quand ils ne sont pas carrément à l'arrêt. Comme si leurs bourgeons, accablés par cette chaleur infernale, s'étaient mis en grève... Les dahlias d'ordinaire flamboyants au sortir de l'été ne sont que l'ombre d'eux-mêmes. Seules les plantes de lumière comme les sauges, les achillées ou les gazanias aux feuilles cirées et tannées comme du cuir ont tiré leur épingle du jeu.
 

Casser la croûte
 

Commencez d'abord par ôter les fleurs fanées afin d'inciter vos plantes affaiblies à en générer de nouvelles. Si vous avez fait l'impasse sur le paillage (erreur funeste...) et que votre sol est resté à nu tout l'été, binez autour des pieds afin de casser la croûte qui s'est formée. Puis, incorporez du compost ou un fertilisant spécial floraison avant d'arroser copieusement. Vos massifs devraient retrouver rapidement des couleurs! Faites, là encore, la chasse aux «mauvaises» herbes. Même si elles ont pâti, elles aussi, de la chaleur, certaines comme les liserons ont tout de même profité de votre absence pour en faire un peu trop à leur aise.
 

Au potager, la récolte des légumes d'été (tomates, aubergines, courgettes, poivrons…) bat son plein. À condition de les avoir régulièrement arrosés, le cru 2015 s'annonce excellent. D'autant que le mildiou n'a pas (encore?) fait parler de lui. De leur côté, les haricots ont, dans l'ensemble, souffert de la chaleur. Quoi qu'il en soit, il est temps de préparer les semis et plantations d'automne: navets, épinards, radis chinois, scaroles et chicorées d'hiver. De quoi se régaler jusqu'à Noël. Et au-delà.
 

 

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