Arbustes : taillez les rescapés de l'été

By www.touwensa.net septembre 07, 2015 392

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Une fin d'été aux accents printaniers: après l'écrasante canicule, la douceur de ces derniers jours a réveillé les jardins engourdis par le chaud. Plates-bandes, massifs, potagers: nos petits coins de paradis semblent renaître comme au sortir d'un long hiver, donnant presqu'à croire qu'avril s'est invité en septembre.

S'ils n'ont pas perdu toutes leurs feuilles (certaines ont tout de même grillé sous le soleil!), les arbustes se remettent à pousser. Dans les haies, aucubas, berberis, buis, pyracanthas, Eleagnus et conifères (thuyas, Juniperus…) ont repris leur croissance interrompue, faute d'eau mais surtout de «carburant». Au-delà de 35°C, en effet, la photosynthèse qui permet aux plantes de fabriquer elles-mêmes (on dit qu'elles sont autotrophes) les sucres dont elles se nourrissent, ralentit puis s'arrête.
 

De judicieux coups de sécateur ou de cisailles aideront ces rescapés de l'été -les jeunes sujets ont particulièrement souffert- à fleurir à nouveau cet automne, comme certaines clématites à grandes fleurs, ou à se refaire une belle silhouette en suscitant de nouveaux rameaux qui auront le temps d'«aoûter» avant l'hiver.
 

Pour les buis, qu'ils soient de bordure ou conduits en topiaire, il s'agira de la dernière taille de la saison. Profitez-en pour éliminer les rameaux malades ou rongés par la pyrale. Si vous constatez la présence de la redoutable chenille, appliquez de préférence un insecticide bio à base de Bacillus thuringensis, notamment la variété «Kurstaki» qui est la plus efficace.

 

L'insecte effectuant plusieurs générations par an, dont une à l'automne, un bon moyen de prévention consiste à installer un piège à phéromone Buxatrap afin de détecter les vols nuptiaux du papillon adulte. En traitant 12 jours après le «pic de vol», le produit (inefficace sur les œufs) agira au stade où les jeunes chenilles sont les plus vulnérables.
 

Dans vos massifs
 

Plantez des fritillaires. Impériales ou «pintade», ces majestueuses liliacées se plantent début septembre en terrain léger et aéré pour éviter la rétention d'eau, synonyme de pourrissement. Si votre sol est argileux, ajoutez une poignée de sable au fond du trou de plantation, à l'instar de ce que vous les faites pour les iris, les glaïeuls ou les freesias, allergiques, eux aussi, à l'excès d'humidité. Choisissez également un emplacement bien ensoleillé, surtout pour l'imperialis. Contrairement à la fritillaire pintade (une Européenne bien de chez nous!), ces natives du Moyen-Orient et de la vallée de l'Indus ont besoin de chaleur et de lumière pour fleurir et embellir vos massifs au printemps avec leur somptueuse couronne de fleurs blanches, jaunes, oranges ou rouges. Tout comme pour les tulipes, la beauté de la floraison est directement proportionnelle à la taille du bulbe: choisissez donc les plus gros que vous enterrerez jusqu'à 20 ou 25 cm de profondeur.
 

Au potager
 

Protégez vos choux contre les parasites. Piéride, mouche, altise: la fin de l'été est souvent propice à ces bestioles qui ont le mauvais goût de proliférer au détriment de vos choux petits et grands. Ceux que vous avez semés ou plantés récemment sont particulièrement sensibles à ces gloutons, notamment les altises. La présence de ces petits coléoptères sauteurs, dont c'est la deuxième génération de l'année, est facilement reconnaissable aux minuscules trous dont ils criblent les toutes jeunes feuilles. Un arrosage régulier (de toute façon recommandé pour garantir une bonne implantation) permet de les faire fuir mais pas toujours… En cas de forte infestation, la pose d'un voile anti-insecte, ou la pulvérisation d'un insecticide à base de pyrèthre, permet de refouler ou d'occire les importuns. Vous pouvez également recourir au piégeage en plaçant à proximité de vos choux des bandes jaunes recouvertes de glu.
 

Les chenilles de la piéride, le papillon blanc ultra commun que l'on voit voleter un peu partout en été, peuvent quant à elle ravager des choux «adultes» que vous vous apprêtez, après des mois d'attente, à récolter et à déguster. Dans ce cas une pulvérisation d'insecticide à base de Bacillus thuringensis, d'une souche différente de celle utilisée contre la pyrale du buis, permet de venir «biologiquement» à bout de ces gourmandes invétérées.

 

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