Toscane: à l'école du maquis dans le parc de Campastrello

By www.touwensa.net septembre 10, 2015 400

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

EN IMAGES - Tout près de la côte des Étrusques, en Toscane, un domaine de 5 hectares renferme toutes les plantes du maquis méditerranéen et apprend aux enfants à les aimer: un beau mariage entre beauté sauvage et éducation botanique.

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, il y a une Toscane (un peu) moins prise d'assaut par les touristes. C'est la Maremme, qui commence à Pise et s'étend, ensuite, vers le sud le long de la mer Tyrrhénienne. Longtemps marécageuse et insalubre, cette côte a été transfigurée en moins d'un siècle par d'immenses travaux de drainage. Nichées dans le maquis méditerranéen, on y trouve des destinations touristiques de rêve comme Porto Ercole.
 

Dans sa partie nord, la Maremme recèle également de magnifiques paysages naturels, telle la forêt embaumée de pins parasols et pins maritimes (Pinus pinea et P. pinaster) qui longe les dunes sableuses de la côte des Étrusques. L'allée des cyprès qui monte vers le petit bourg médiéval de Bolgheri est emblématique de cette partie de la Toscane avec ses 2400 cyprès alignés sur près de 5 kilomètres, de part et d'autre de la route.
 

Quel Italien ne saurait se souvenir des vers que le poète Giosué Carducci, prix Nobel de littérature en 1906, leur a dédié: «I cipressi che a Bólgheri alti e schietti / van da San Guido in duplice filar/Quasi in corsa giganti giovinetti/Mi balzarono incontro e mi guardar» («Les cyprès qui à Bolgheri, hauts et francs/de San Guido s'élancent sur deux rangs/bondirent à ma rencontre comme de jeunes géants en course et me regardèrent»)? On les retrouve souvent, ces conifères altiers, sur les étiquettes des vins produits ici, comme ceux d'Ornellaia, qui sont parmi les plus cotés au monde.
 

Beauté sauvage
 

Dans ce paysage de vignes et d'oliviers, on trouve, sur la commune de Castagneto Carducci, un ancien domaine agricole, le Campastrello, aujourd'hui transformé en structure hôtelière. Franco Scaramuzzi, professeur d'agronomie, ancien recteur de l'Université de Florence et président de l'Accademia dei Georgofili pendant pres de 30 ans, en a fait bien plus qu'un simple jardin d'agrément. Sur 5 hectares, des plantes typiques du maquis méditerranéen, patiemment sélectionnées, ont été agencées selon un plan bien précis pour en préserver la beauté sauvage. Ce qui a valu au Campastrello le privilège de figurer parmi les Grandi Giardini Italiani, un réseau qui regroupe des jardins remarquables pour leur attrait paysager ou botanique.
 

La promenade s'y déroule à travers un double rideau végétal, ce qui permet de comparer, par exemple, plusieurs espèces de chênes entre elles comme Quercus ilex, le chêne vert typique du maquis, mais aussi le chêne pubescent (Q. pubescens) ou le chêne-liège (Q. suber) sans oublier Q. cerris et Q. petrea. On y retrouve également les fleurs typiques du maquis: Laurier-tin (Viburnum tinus), Myrte commun (Myrtus communis), cistes, bruyères sans oublier les cyclamens sauvages des sous-bois.
 

Parcours didactique
 

Ce parcours est notamment emprunté par des adolescents et des enfants encadrés par des animateurs. Grandes et petites vacances scolaires sont l'occasion d'organiser ce qu'on appelle ici, avec une expression anglophone, un «campus botanique». Oliva Scaramuzzi, fille de Franco et directrice du domaine, confie au Figaro son plaisir de voir les enfants s'épanouir, jusqu'à s'écrouler de sommeil le soir, après avoir profité, en plus, des remarquables structures sportives du parc, comme la piscine.
 

Plutôt que les grands mots et expressions à la mode, comme «développement durable» ou «écologie…», Oliva préfère leur parler de «respect de la nature» en privilégiant la découverte des rythmes naturels et la rencontre avec des animaux sauvages comme ces hérons qui viennent se poser ici depuis l'oasis WWF de Bolgheri… Des notions que les jeunes citadins, mais aussi les jeunes ruraux, ont bien souvent perdu de vue.
 

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