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Touwensa (Agences). Mokhtar TRIKI
Agacés par la concurrence des voitures avec chauffeur qu'ils jugent "déloyale" et le relèvement de la TVA dans les transports, plusieurs centaines de taxis en grève ont manifesté lundi à Paris, et dans quelques grandes villes, pour exprimer leur "ras-le-bol".
A Paris, environ 300 taxis stationnaient à 15H00 derrière les Invalides, selon une journaliste de l'AFP. Mais selon les syndicats organisateurs (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST), qui tablent sur un millier de grévistes, le gros des troupes parti de Roissy n'était pas encore arrivé à destination. Les manifestants ont finalement décidé de ne pas se dérouter vers la Porte Maillot.
Une délégation devait être reçue dans l'après-midi au ministère de l'Intérieur.
Lundi matin, l'opération escargot, conjuguée aux bouchons habituels, a en effet engendré une circulation "extrêmement difficile" avec 242 km de bouchons cumulés à 9H00, selon le Centre national d'information routière. En début d'après-midi, le trafic restait perturbé avec encore 50 km de ralentissements en Ile-de-France.
A Orly, d'où partait un deuxième cortège, des "discussions animées" entre taxis bloquant la prise en charge des clients et non-grévistes ont été observées, selon la police. Un chauffeur a été interpellé pour des dégradations sur la voiture d'un non-gréviste. "Quelques irresponsables ternissent la réputation de la majorité des chauffeurs", a déploré Taxiloc dans un communiqué.
En province, la mobilisation a été réduite. A Marseille, le rassemblement au rond-point du Prado de 350 taxis, selon les organisateurs, 140 selon la police, a occasionné des bouchons dans le centre. A Lyon, environ quarante taxis partis de l'aéroport devaient être reçus à la préfecture.
Les organisateurs, représentant les trois statuts de chauffeurs -artisans qui possèdent leur licence (environ 80%), locataires qui la louent et salariés-, ont dans leur ligne de mire les (VTC).
En pleine croissance depuis 2009, ces voitures sans signalétique lumineuse peuvent être réservées pour une course mais n'ont pas le droit de prendre des passagers dans la rue sans réservation. "Quand on paie notre licence 230.000 euros, les VTC paient 120 euros. Vous trouvez ça normal ?", soulignait à Roissy Dominique Prudhomme (FO).
"On ne se bat pas à armes égales"
"On ne se bat pas à armes égales", affirme Régine Legrand, chauffeur depuis 18 ans, qui accuse les VTC de "charger à la volée".
Rachid Boudjema, secrétaire général adjoint du Syndicat des taxis marseillais et de Provence, assure que "des chauffeurs sont à l'agonie et travaillent 15 heures par jour pour essayer de compenser" cette concurrence "déloyale".
Pour tenter de calmer les taxis, un décret impose depuis le 1er janvier aux VTC un délai de 15 minutes entre réservation et prise en charge. Mais cet arbitrage n'a pas suffi aux syndicats qui réclament une réglementation plus stricte (course minimum de 60 euros, délai de 30 minutes entre réservation et prise du client).
De l'autre côté, les sociétés de VTC (Uber, Chauffeur-prive.com, etc.) sont vent debout contre le décret et l'une d'elle a saisi le Conseil d'Etat pour le faire suspendre.
"En satisfaisant les corporatistes contre les innovants, les taxis contre les voitures de tourisme avec chauffeur, vous préservez un modèle périmé", s'insurge lundi leur fédération dans une lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault.
Les taxis et les VTC peuvent "cohabiter de manière totalement saine", a plaidé de son côté une autre organisation.
Les VTC s'appuient sur un avis de l'Autorité de la concurrence, défavorable au décret, qui estime que leur développement pourrait "rééquilibrer la demande et l'offre de transports", notamment en région parisienne où il y a pénurie.
Malgré l'augmentation des licences distribuées à Paris ces dernières années par l'administration, les taxis restent peu nombreux: quelque 55.000 dans l'hexagone, dont environ 20.000 à Paris.
Fin 2013, on recensait parallèlement 6.500 entreprises de VTC exploitant quelque 12.400 véhicules.
Les syndicats de taxis appelaient aussi à la grève pour négocier nationalement les tarifs de transport des malades et protester contre le relèvement de la TVA sur les transports de 7 à 10% au 1er janvier.
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