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Le président de la République se déplace, ce vendredi 7 février, à Tunis, à l’occasion de la cérémonie d’adoption de la nouvelle Constitution. Depuis le départ de Ben Ali, le pays a réussi à maintenir ses échanges avec la France mais voit son déficit déraper.
François Hollande se déplace en Tunisie. Le président de la République va assister à la cérémonie officielle d’adoption de la nouvelle Constitution, ce vendredi 7 février. Le gouvernement, qui a obtenu la confiance du Parlement le 29 janvier dernier, espère mettre fin à la crise politique que le pays traverse depuis la chute du président Ben Ali, au printemps 2011.
Depuis, les relations économiques entre la France et la Tunisie n'ont pas décliné, au contraire. L’Hexagone reste l'un des premiers investisseurs étrangers dans le pays. En 2012, les investissements d’origine française ont d'ailleurs progressé de 80% pour s’établir à 1,5 milliard d’euros. En outre, la France compte 1.300 entreprises établies sur place qui représentent 115.000 emplois directs.
Des échanges commerciaux stables avec la France
De plus, les échanges commerciaux (exportations et importations) n’ont pas baissé, s’élevant en 2012 à 7,4 milliards d’euros, contre 7,6 milliards en 2011 et 6,8 milliards en 2010, année précédant le printemps arabe. La France reste tout simplement le premier partenaire commercial de la Tunisie.
A ce titre, Riadh El Hafdhi, économiste au Crédit Agricole, rappelle “que les entreprises étrangères sont majoritairement situées dans l’économie off-shore”, c’est à dire qu’elles "bénéficient d’importants avantages fiscaux”. Une fois Ben Ali parti, “le pouvoir a décidé de maintenir ces avantages pour ces sociétés étrangères qui ont ainsi été peu perturbées”, poursuit-il.
Déficit et chômage élevés
Concernant l’économie tunisienne elle-même, les effets de la révolution de 2011 doivent être nuancés. Actuellement, le pays connaît une croissance correcte, le FMI tablant sur un taux de 3% pour 2013. Mais le déficit dérape et le chômage est élevé, dépassant les 15%.
Le départ de Ben Ali explique surtout le déficit. En arrivant au pouvoir, “les nouveaux dirigeants ont dû faire face à une importante déflagration sociale. Ils ont ainsi décidé d’embaucher, depuis la révolution, 60.000 fonctionnaires dans les entreprises publiques sans toucher aux subventions", analyse Riad El Hafdhi. Résultat: ces sociétés croûlent sous les charges salariales et le déficit public de la Tunisie devrait dépasser les 7% en 2013, selon la Banque mondiale.
Le chômage élevé est, lui, surtout dû au “boom démographique”, ajoute Riad El Hafdhi, la population active ayant fortement augmenté depuis plusieurs années. De plus, les chiffres cachent des disparités importantes. Peu élevé chez les seniors et les jeunes peu diplômés, le chômage grimpe jusqu’à 40% chez les étudiants ayant poursuivi des études supérieures.
“L’université n’est pas en adéquation avec les besoins réelles de l’économie”, analyse Riad El Hafdhi, la Tunisie étant un pays qui emploie très peu de cadres.
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