Grève du contrôle aérien : réduction de 20 % des vols dans le sud

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

Les vols seront assurés à 75 % en moyenne, l'essentiel des perturbations devant se concentrer sur les aéroports du Sud et les vols à destination du sud de l'Europe et du Maghreb.

À peine la grève des cheminots achevée, celle des aiguilleurs du ciel démarre. De mardi à dimanche, le trafic aérien devrait être perturbé par l'arrêt de travail prévu par le troisième syndicat de la profession, l'Unsa-Icna (22,4 %). Les vols seront assurés à 75 % en moyenne, l'essentiel des perturbations devant se concentrer sur les aéroports du Sud, où les vols seront réduits de 20% ce mardi et les vols à destination du sud de l'Europe et du Maghreb.
 

Mais la situation aurait pu être bien pire: dimanche soir, le plus important syndicat, le SNCTA (40,9 %) a levé son préavis. Frédéric Cuvillier, le secrétaire d'État chargé des Transports a salué «le dialogue constructif qui s'est établi avec le SNCTA» et qui «a permis de dégager des avancées qui ont conduit à la levée du préavis». L'Usac-CGT, deuxième syndicat, n'avait pas appelé à la grève, jugée «corporatiste».
 

Une table ronde sur les enjeux et les évolutions du contrôle aérien sera lancée «dès la première semaine de juillet. L'ensemble des organisations représentatives seront associées à cette démarche», promet le secrétaire d'État. Ce dernier est clairement la cible des 3 000 aiguilleurs qui estiment qu'il n'a pas tenu parole. Ils jugent le montant des redevances payées par les compagnies pour financer le contrôle aérien trop faible pour maintenir les investissements: il manquerait environ 500 millions d'euros par an.«Il y a trente ans, la France était leader grâce à des outils de contrôle aérien très modernes. Désormais, nous sommes moins bien équipés que l'Albanie ou la Pologne, raconte Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA. Le cœur des systèmes qui tournent a 30 ans. Nous avons du mal à trouver des pièces de rechange», précise le syndicaliste. Et de raconter qu'un contrôleur, à Aix-en-Provence, a même vu son écran radar s'éteindre!
 

Le budget de la navigation aérienne est couvert à 80 % par les «redevances de route» versées par les compagnies qui survolent le territoire. «On ne fait pas payer assez cher nos services: la redevance est de 65 euros en France contre 83 euros en Allemagne», résume Roger Rousseau. Le budget de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoit certes une hausse des redevances de 6,5 % pour les cinq ans à venir. Mais Bruxelles, où la France doit présenter son plan de financement d'ici au 30 juin, demande, elle, aux États de les réduire dans le cadre de sa politique de ciel unique.
 

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