Les écrits théologiques sont pléthoriques en la matière. Laissons donc, les doctes et les jurisconsultes, sanctionner les plates lapalissades, les creuses vérités des uns ou, récompenser le bon sens des autres. A quoi bon alors, prendre son bâton de pèlerin, pour s'enliser dans un débat sans lendemain? Comme l'a dit Macbeth: "Où est la nuit? Elle lutte avec le matin".
On est amenés à dire que cette fête pourrait être un moment de retraite spirituelle. Un rendez-vous annuel, pour s'extirper du poids des occupations habituelles. Une opportunité inouïe, de revoir sa copie. de mesurer son comportement, non en songe creux, confit de piété. Mais, dans les circonstances pratiques et terre-à terre de la vie de tous les jours.
Dans un contexte quelque peu inquiétant, on peut dire qu'aujourd'hui, au moment où notre prophète bien aimé, se trouve au centre d'une campagne diffamatoire, s'offre une occasion aux détracteurs et aux partisans d'El Mouled, de s'unir afin de récuser cette injustice aussi périlleuse que puérile. En effet, le film hollandais qui se moque du sceau des prophètes, menace de ternir son image. On aimerait voir une contestation, une sorte de pétition de principe, ayant pour seules armes, les arguments massues, loin de la violence et de l'aversion. Il faudrait rétablir la vérité dans les règles de l'art méthodologique et pédagogique. En tout état de cause, ce n'est pas nouveau. Le monde a connu des crises identiques: Salmane Rushdie, avec ses versets sataniques, l'approche dubitative de Taha Hussein, à propos de la Poésie antéislamique, les agissements «pas catholiques" après la réalisation du film: "La Tentation du Christ" et aujourd'hui, la Hollande du Populiste Théo Van Gogh ( tué assassiné) où l'extrême droite est en net recul. Il est donc normal de galvaniser les foules, pour gagner du terrain.
Quoiqu'il en soit, c'est une tempête dans un verre d'eau! A chaque époque, ses avatars. Mais, il est primordial de s'opposer aux desseins de ceux qui cherchent à semer le doute dans les esprits, en ayant la haine et le mépris, pour décalogue. Nous devons montrer à ces plumitifs et à ces illuminés que, jamais et au grand jamais, nous couperons nos amarres avec notre prophète malgré la force de la lame de fond anti-islamique.
L'apostolat de Muhammed, qu'il soit béni, est judicieux. Il n'est ni antinomique à la raison, ni incompatible avec le cœur. Il édicta des canons éthiques et culturels, faisant de lui un visionnaire de la plus haute éminence. C'est aussi grâce à une grande longanimité qu'il parvint à se faire écouter par des hommes éparpillés où chacun prêcha pour sa chapelle/ pour son saint, si l'on se place dans le cadre de l’idolâtrie. Il se conforma à la parole de son créateur: «Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se disperseraient autour de toi" (La Famille d'Imran-Al Imran- Chapitre Post-Hygérien). Il était indulgent, d'une bravoure et d'une générosité incommensurables, comme l'a très bien décrit le fameux trio: Hassen Ibn Thabit, Abdullah Ibn Rawaha et Kaab Ibn Malik qui dirent:" S'il n'y avait as eu, à son sujet des signes révélateurs, sa nature t'aurait informé" ou encore, avec des propos élogieux, intarissables, à la mesure de la bonté de ce prophète:" Tu naquis absous de tout défaut comme si tu avais choisi ta naissance".
Ne dit-il pas:" Je suis venu compléter les vertus de la morale? Dieu, ne confirme t-il pas: «Et tu es, certes oui, d'un éminent caractère" (Le Calame- Chapitre Mecquois). Écoutons ce que disait Guénon (René- Philosophe Français):"Je ne suis jamais entré dans une Mosquée, sans éprouver le regret de ne pas être Musulman".
Enfin, ce prophète illettré a enseigné les notions sublimes de l'amour, du respect mutuel et de la fraternité. Alors, que les uns se rendent à Lourdes ou que les autres se dirigent vers la Mecque. Rien de révoltant. Le Prophète de l'Islam a bien médité la parole divine:" A chaque Communauté, nous avons assigné un rite"(Le Pèlerinage- Chapitre Médinois).
Enfin Mouled Moubarak à toutes et à tous!