Trois ans après, la Tunisie toujours dans l'ombre de Ben Ali

Il y a trois ans ce lundi, le 14 janvier 2011, Ben Ali prenait la fuite après la révolution tunisienne. Depuis, la Tunisie tente de sortir d'une période de transition difficile : blocages politiques, crise économique, insécurité... Le gouvernement islamiste, au pouvoir, déçoit. Dans ce contexte, d'anciens proches de l'ex-président tunisien reviennent en politique. Des cadres du parti aujourd'hui dissous, le RCD, qui se retrouvent aujourd'hui à la tête ou conseillent de nouveaux mouvements politiques.

Ce retour sur la scène politique d'anciens cadres du parti de Ben Ali ne semble ne pas choquer les Tunisiens. Au contraire, il est même plébiscité par certains comme on le ressent au travers de discussions avec des citoyens, des taxis : le dictateur déchu est appelé en sauveur d'une Tunisie qui va mal.

C'est donc sans complexe que réapparaissent sur la scène politique d'anciens cadres du RCD, le parti de Ben Ali. Mais leur argument est plutôt de dire qu'ils sont les descendants d'Habib Bourguiba, qui a fait de la Tunisie un pays moderne. On les appelle les Destouriens, ils sont plusieurs dans différents partis, avec par exemple un ex-secrétaire général du RCD, ou un ancien Premier ministre de Ben Ali... durant 10 ans !
Un retour légal

Ce retour étonnant s'effectue en toute légalité. Certains ont fait quelques mois de prison après la révolution, avant d'être blanchis. Mais une loi, la loi sur la justice transitionnelle, a été votée par l'Assemblée tunisienne. Peut-être que plus tard ces anciens proches de Ben Ali seront-ils inquiétés.

En tout cas, jusqu'à présent, un seul de ces mouvements, Nidaa Tounes, constitué en partie seulement d'anciens du RCD, joue un rôle majeur sur la scène politique tunisienne.

 

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