L'armée tunisienne face à une tâche difficile

Farid Ben Salah Barhoumi, 21 ans, figure selon des informations sur la liste des terroristes recherchés en liaison avec les assassinats dans le Jebel Chaambi.

Barhoumi a fourni de précieux renseignements lors de son interrogatoire, a expliqué Mokhtar Ayari, spécialiste de la sécurité. D'autres suspects ont ainsi été identifiés par le ministère.

Il a été demandé aux citoyens de "fournir tout renseignement concernant Kamal Ben Tayeb Ben Mohammed Alqadkadhi, Alaeddine Ben Abdelwahhab Ben Abdelhamid Najahi et Ali Ben Mustafa Saad Qali".

"C'est une bonne nouvelle pour les mères des victimes parmi nos soldats et nos forces de sécurité qui ont été tués par des terroristes méprisables", a déclaré Badreddine Dridi, principal d'un lycée.

"C'est aussi un message envoyé à tous ceux qui suivent le chemin du terrorisme ; ils ne peuvent échapper au châtiment, ni maintenant, ni dans l'au-delà", a-t-il souligné.

Malgré la forte publicité donnée à cette arrestation, les analystes locaux estiment que la situation sécuritaire globale en Tunisie souffre de nombreuses lacunes.

Lors d'un colloque organisé le 16 janvier à Tunis par le Centre tunisien d'études sécuritaires globales (CTESG), les spécialistes ont reconnu que des réformes étaient nécessaires pour protéger le pays.

Les services de sécurité sont épuisés après trois ans de travail intensif, a expliqué l'analyste Mazen Cherif à Magharebia.

Pour lui, le terrorisme est devenu un enjeu pour le pays.

"L'éradication du terrorisme commence par la protection des personnes, notamment des jeunes, contre les idées et les incitations extrémistes", a-t-il précisé.

De plus, il est essentiel de sécuriser la frontière, afin que la Tunisie puisse voir se propager une culture de la paix, et non une culture du meurtre et du terrorisme, a-t-il ajouté.

Pour Mokhtar Ben Nasr, général à la retraite de l'Armée nationale et ancien directeur du Département d'études militaires et de la planification au CTESG, une sécurité complète en Tunisie nécessite la réforme et le développement de l'institution militaire.

"Malgré son rôle déterminant durant les trois années qui ont suivi la révolution, notamment face à la menace terroriste, l'armée a encore aujourd'hui besoin d'une réglementation et d'une législation, ainsi que d'équipements sophistiqués pour pouvoir être à la hauteur des missions qui lui sont confiées", a-t-il souligné.

"L'armée républicaine doit être forte et capable de défendre la république de demain, et doit pouvoir instaurer la sécurité dans toute la région", a-t-il ajouté.

 

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