Doutes sur la mort de Gadhgadhi, présumé assassin de Belaid

Les avocats de la famille de Chokri Belaid ne font plus confiance au juge d’instruction: des témoins non convoqués et des doutes sur le décès de Gadhgadhi, le tueur présumé.

Les avocats de la famille Chokri Belaïd ont dénoncé, aujourd’hui, de nombreux vices de forme dans l’enquête relative à l’assassinat de leader du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad, gauche radicale), assassiné par des extrémistes religieux, le 6 février 2013.

Ils exigent du parquet qu’il fournisse des preuves de la mort de Kamel Gadhgadhi, principal suspect dans l’assassinat de Chokri Belaïd. D’autant que l’Instance de défense a pu fournir au tribunal un extrait de naissance de ce même Kamel Gadhagadhi, daté du 3 juin 2014, et où aucune date de décès n’est signalée. Or ce dangereux terroriste était censé avoir été tué par les forces de l’ordre, au cours d’une fusillade à Radoued, au nord de Tunis, le 5 février 2014.

Contacté par Kapitalis, Abdelmajid Belaïd, frère de Chokri, a déclaré que les avocats ont demandé un test ADN prouvant que l’individu enterré et présentée comme étant Kamel Gadhgadhi est bien le présumé assassin de Chokri Belaïd.

«Nous n’avons plus confiance, et le parquet doit fournir des preuves de la mort de Gadhgadhi», souligne-t-il. Abdelmajid Belaïd est également revenu sur l’absence de convocation, par le juge, de plusieurs personnes concernées par l’enquête.

«Nous avions, notamment, demandé la convocation de l’ex-chef du gouvernement Ali Larayedh et de Mohamed Ben Salem, ex-ministre de l'Agriculture. Ce dernier s’était disputé avec Chokri sur un plateau de télévision et l’avait menacé. Le juge n’a pas traité le dossier avec le sérieux requis», a-t-il dit. Et d’ajouter: «Nous demandons au parquet de rouvrir le dossier et de confier l’instruction à un autre juge. Et il est fort probable que nous portions plainte contre celui qui a décidé la clôture de l’enquête».

Le tribunal de première instance de Tunis a pris en considération les demandes de la partie plaignante et reporté l’examen de l’appel relatif à la clôture de l’enquête, sans préciser la date.

 

 

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