À la deuxième place, Ennahda s’en sort honorablement, mais perd 20 députés par rapport à 2011 et n’en a plus que 69. Le parti islamiste accuse donc un vote de contestation, sanctionnant son bilan et l’instabilité économique et sécuritaire qui a marqué le pays ces dernières années.

Face à cette bipolarisation, les observateurs notent l’effacement de plus petits partis. C’est une dégringolade pour les alliés d’Ennahda au sein de la coalition qui a pris le pouvoir en 2011 :  le Congrès pour la République et Ettakatol. Beaucoup de leurs soutiens ne leur ont pas pardonné leur alliance et leur effacement face aux islamistes au sein de la « troïka ».

Au contraire, le Front Populaire, coalition de gauche qui n’existait pas comme telle en 2011, monte en puissance et obtient 15 députés. D’autres créent la surprise comme l’Union patriotique libre du milliardaire populiste Slim Riahi, qui passe de 2 à 16 sièges, ou encore Afek Tounes, parti libéral qui saute de 4 à 8 députés.

Sans majorité, Nidaa Tounes ne pourra pas décider seul. Une alternative s’offre désormais au vainqueur : soit s’allier à ces plus petites formations et prendre le risque de former une majorité fragile, soit se tourner vers Ennahda et faire le choix de la stabilité.