Organisation de salles spécialisées pour l’apprentissage des langues, en particulier l’anglais, au lycée de Tabarka

Tabarka : Touwensa - Mokhtar TRIKI

Ayant rencontré notre amie de longue date Monique Longerstay, fondatrice de l’AHAKM de Tabarka depuis les années 70 et Présidente du Pays Vert, elle nous a fait part d’un travail d’un travail qu’elle a mené pour soutenir notre collègue Amel Zneidi et présidente d’une association culturelle polyvalente afin d’aménager et d’organiser des salles spécialisées pour l’apprentissage des langues, en particulier l’anglais au Lycée de Tabarka.

L’association « Le pays vert : la Tunisie du N.-O. » est heureuse de faire part de la réussite d’un projet original conçu par une de ses adhérentes, Madame Amel Abbès-Zneidi, inspectrice d’anglais dans le gouvernorat de Jendouba, présidente-fondatrice de l’association « Jeunesse et Horizons », les jeunes et moins jeunes membres de cette association ayant largement contribué à sa réussite.
 

Ont rendu possible ce projet les autorités du lycée qui y ont contribué et le commissaire régional à l’Education Nationale qui a accordé son autorisation. Le « Pays vert » a pu assurer le financement de la première partie du projet, grâce à un grand ami de la Tunisie, M. Philippe Marini, président de la commission des finances du sénat français, qui a obtenu une subvention des Affaires Etrangères.

Qu’est-ce donc que ce projet et pourquoi est-il né ?

Il est né d’un constat : le gouvernorat de Jendouba  enregistre sur le plan scolaire les résultats les plus faibles en anglais lors des examens nationaux. Or, une bonne connaissance des langues étrangères, qui sont une ouverture sur le monde, est indispensable de nos jours dans la formation d’un jeune élève et d’un lycéen, qu’il entreprenne ensuite des études supérieures ou qu’il entre directement dans la vie professionnelle. Il fallait donc remédier à cette carence linguistique.

Mais toutes les conditions matérielles ne sont pas réunies pour assurer un enseignement de qualité dans nos lycées régionaux. Trop souvent, ceux-ci n’ont pas les moyens d’effectuer les réparations nécessaires, ni de remédier au délabrement des bâtiments.  Les salles de classe ne fermant pas à clef et les fenêtres n’étant pas protégées, n’importe qui peut donc s’introduire dans les locaux. A cela s’ajoute un  manque de surveillants et donc les risques de dégradations font partie du  quotidien. Il est évidemment impossible dans ces conditions d’entreposer dans les classes du matériel pédagogique susceptible d’aider les élèves à avoir une meilleure formation en langues (ordinateurs, imprimantes, magnétoscopes, bibliothèques).

Description du projet

Mme Abbes est en train de mener une recherche sur l’impact que l’utilisation de salles spécialisées peut avoir sur l’apprentissage des langues. Elle est persuadée que la création et l’aménagement de salles de langues aura un effet positif sur celui-ci. Dans une salle de classe spécialisée et sécurisée, donc close, les professeurs pourront exploiter l’espace, décorer les murs, créer un environnement favorable à la découverte d’autres langues, d’autres environnements, d’autres cultures. L’utilisation d’un matériel électronique, en permettant aux élèves d’écouter des textes et des conversations prononcés par les locuteurs du pays avec le bon accent ou d’entendre des chansons, créerait ainsi une atmosphère propice à l’étude.

 

Les salles réaménagées fermeront à clef. Ainsi, l’enseignant aura l’entière responsabilité d’organiser sa classe de manière à y assurer les conditions qui favoriseront un meilleur rendement des élèves.

Par ailleurs, Le projet vise un autre objectif, primordial également, l’éducation civique. Permettre aux élèves d’étudier dans un espace propre et agréable, les inciter par l’exemple à prendre part à la maintenance de ces classes sont des éléments importants dans la construction de leur personnalité. L’expérience a été tentée dans les décennies précédentes. Un professeur, lassé de l’état de deux des classes dans lesquelles il enseignait, est venu nettoyer et retaper celles-ci plusieurs samedi après-midi avec les élèves concernés. La classe pimpante et décorée de dessins et affiches de voyages est restée dans un état de propreté remarquable pendant toute l’année scolaire. Pour les élèves avoir cours dans cette classe était devenu un plaisir.

Réalisation du projet : Aménagement des salles elles-mêmes

Sur le long terme, le projet est prévu pour l’aménagement de salles de classes dans tous les établissements secondaires de Tabarka. Bien entendu, on a commencé par aménager 6 salles de classe dans un seul lycée, celui de Tabarka (Ain Mazouz) en fonction du budget qui avait été alloué. Les travaux se sont tenus pendant le mois d’août et ont continué, pour la finition des peintures et la décoration des salles, pendant les week-ends du premier trimestre, grâce aux bénévoles qui entouraient Mme Abbès, en particulier de jeunes diplômés, membres de  l’association « Jeunesse et horizons, de jeunes professeurs d’anglais et des Tabarkois et Tabarkoises -je pense à une dame qui a cousu les rideaux-, que le projet séduisaient. Je les ai vus à l’œuvre en septembre, et j’ai moi-même mis –trop peu à mon goût- la main à la pâte. L’enthousiasme de mes compagnons faisait plaisir à voir.
    
Les salles de classe ont été sécurisées par l’installation de solides serrures aux portes de manière à ce qu’elles ferment à clef, par celle de fer forgé devant chaque fenêtre de chaque salle, pour qu’il soit impossible à quiconque de s’introduire dans les salles de classe.

 

Elles ont aussi été repeintes, les prises électriques réparées et les vitres cassées remplacées. La direction du lycée a doté ces salles de bancs et pupitres neufs.

Acquisition du matériel informatique et des bibliothèques

Un certain nombre d’appareils ont été acquis : 3 PC portables, 3 vidéoprojecteurs, 3 baffles, des rallonges électriques, 10 rames de papier, et la photocopieuse du lycée a été réparée.
Le commissariat à l’éducation a fourni 6 tableaux blancs et va fournir deux armoires et les rideaux viennent d’être installés.
    
En conclusion, la belle initiative de Mme Amel Abbès-Zneidi vient d’être couronnée d’un premier succès, je suis sûre qu’à la fin de l’année, les élèves qui auront étudié dans ces salles, auront au bac de bons résultats en anglais.

 

Le pays vert va continuer à soutenir le projet en trouvant de nouveaux crédits pour d’autres salles dans d’autres lycées.

Je voudrais enfin remercier ici mon amie Amel pour le travail formidable qu’elle fait non seulement dans tous les domaines de la culture mais aussi de la protection de l’environnement, pour et avec les jeunes de Tabarka, aussi bien en tant que pédagogue qu’en tant que présidente d’association. Conférences, excursions, voyages culturels, nettoyage et embellissement de notre Tabarka…, son domaine d’intérêt est immense et son enthousiasme communicatif. C’est à sa demande et pour ses jeunes qu’un écrivain de notre association, Mme Thérèse Fournier, vient d’écrire un conte théâtral romantique, « Roméo et Juliette à Tabarka », mais ceci est une autre histoire dont je vous parlerai bientôt.


 

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