Les largesses inouïes du Nouveau Premier Ministre

By www.touwensa.net février 27, 2015 548

Touwensa. Tabarka (Ali Zouaoui)

Monsieur Habib Assid, en sa qualité de Chef de Gouvernement, est sorti de son antre, je veux dire du sérail afin d'effectuer une visite de travail au Gouvernorat de Jendouba.

Il a pris acte de la situation de l'Hôpital de Fernana, a tenu des propos habituels, raisonnables et convenus. Mais, concrètement, il n'a pas pu s'affranchir de la langue de bois. Il n'avait rien de consistant dans sa gibecière. Aucune part n'est assignée à la région, dans la distribution des grands projets de développement. A t-il pris la peine de constater les éboulements qui ravagent la route d'Ain- Draham? L'hiver venu, les habitants vivent dans une véritable psychose. Les premières pluies transforment les routes délabrées en véritables patinoires. Ainsi la quiétude, le charme et le havre de paix, exaltés et loués par les visiteurs qui se laissent bercer par la chute de neige, s'estompent-ils dans les brumes de l'oubli. A t-il été sensible à l'état des lieux d'un Gouvernorat dont les atouts et les perspectives se réduisent comme une peau de chagrin? A t-il pris l'initiative de se rendre à Tabarka? Le réseau routier risque de l'incommoder et de lui donner le vertige. Cette ville, quasi sinistrée ne répond pas, suffisamment, à l'image d'une Cité, dite touristique. Les routes se détériorent à une grande vitesse. Nous ne demandons pas que des routes nouvelles soient construites. Nous aurions, tout simplement, le plaisir de sentir nos semelles contre l'asphalte, si nous voulions éviter, au hasard d'un parcours, des trous comblés négligemment.

 

Le paradis, tant balnéaire que bucolique de cette ville a laissé Madame Karboul, ex-Ministre du Tourisme, froide et perpendiculaire au sol. Seule, la Cité des rêves-Djerba, méritait son attention. Le Sud, longtemps désavoué, a reconquis ses lettres de noblesse. Nous nous en félicitons! Parce que nous ne sommes pas indifférents aux lugubres lamentations de la misère et de la souffrance qui ont régné dans ces endroits, pour des raisons politiques, connues de tous. Les affronts et les avanies, essuyés par les habitants, des décennies durant, ont suscité notre révolte et notre dégoût. Aussi, sommes- nous persuadés que la beauté du désert est digne d'être exploitée pour l'essor du Tourisme, en tant que pilier de notre envol économique. Inutile de souligner que cette foi émane de notre conviction que le salut de notre chère Patrie, réside dans notre union sacrée. Du Nord au Sud, nous condamnons toute fracture et disons de concert: Vive la Tunisie! C'est ainsi que nous annihilons toutes velléités régionalistes. La route sera barrée devant ceux qui nourrissent les sombres desseins, abstraction faite de leurs origines.

 

Le Chef du Gouvernement, parvient-il à mettre la nouvelle Ministre du Tourisme sur le droit chemin? Lui donnera t-il les consignes judicieuses qui sortiront notre Cité des sentiers battus? Saura t-il que le Tourisme, devenu une industrie, voire une science, une culture, ne consiste pas à traverser le pays, de part en part, en train? Le développement du Tourisme écologique, dit alternatif, serait-il la clé de voûte, susceptible d’entrebâiller les portes moisies des Hôtels fermés, le long de la route touristique et qui sortira des familles entières de l'ornière? Autant de questions lancinantes qui réclamant des réponses urgentes.

 

Monsieur le Premier Ministre doit savoir que je n'ai nullement l'intention de lui manquer de respect ou de le tourner en dérision, à la faveur d'un style sarcastique osé. Je ne fais que jouir, à ma manière, de la fin du règne de l'omerta.

 

Zouaoui Ali ben Amor

 

 

                                                                                                          

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Dernière modification le vendredi, 27 février 2015 14:19