La visite de l'Ecole Primaire d'El Hsainia : Quand solidarité rime avec scolarité

Touwensa (Mokhtar TRIKI)

En dépit des contrariétés et en l'absence d'un bus qui devient rare et prisé, les membres de notre Association ont pu se rendre à cette Ecole paisible, sise au Secteur de Nadhour, comme nous l'avons mentionné précédemment.

Certes, le tronçon qui y mène n'est pas carrossable ; mais à cœur vaillant rien n'est impossible. Nous étions contraints d'amasser des pierres pour nous faire des passages de fortune à certains endroits ou négocier des pentes non nivelées. Enfin, bien que Les deux voitures privées que nous avons utilisées aient été malmenées, nous sommes arrivés à destination grâce, entre autres, à notre petit guide averti , un charmant élève de Sidi Rouine, débonnaire et au regard qui en dit long sur une enfance furtive. Il nous fournit, tout comme ses condisciples à travers monts et marrées, un puissant motif de l'aimer.

 

A cet égard, nous ne comprenons pas la nonchalance des décideurs de la Tunisie post- révolutionnaire de les arracher à leur pauvreté avec toutes les audaces, "toutes les colères de la compassion, comme le dit G. Bernanos. Ne nous lassons pas d'agir tant qu'il y aura parmi nous ceux que Saint Vincent de Paul appelait "mon poids et ma douleur". Peut-être, la visite du Chef du Gouvernement, avec un aréopage de Ministres à la Cité du Corail apporterait- elle une réponse à cette attente et à tant d'autres?
 

Sur place, nous étions reçus par des élèves qui nous ont souhaité la bienvenue, en chantant. Comme le fredonnait Michel Sardou dans sa fameuse chanson:" Quand j'étais petit garçon, je repassais mes leçons en chantant. Et bien des années plus tard, je chassais mes idées noires en chantant...". En chœur, ils ont exprimé leur allégresse. Et dans la retenue et le calme, ils ont reçu leurs modestes cadeaux, à la mesure des ressources modiques de l'Association. Le corps enseignant était représenté par Messieurs Mounir Hmaissia, Farid ben Amor et Madame Aouatef Brahmi. Ces instituteurs pleins de fougue et conscients de la noblesse de la mission dont ils s'investissent avec zèle et abnégation, nous ont donné un aperçu succinct et fort édifiant sur les activités éclectiques et ciblées de l'Ecole. Nous avons constaté, au passage, la mise en pratique des acquis des élèves qui ont aménagé un petit espace pour quelques cultures maraîchères. Les classes étaient décorées par des affiches de grammaire, d'orthographe et de conjugaison afin de stimuler la mémoire visuelle et cognitive de nos petits studieux.
 

Quel bonheur de régler la machine à remonter le temps et d'être nostalgiques du bon vieux temps où nous avions l'âge de ces enfants, assis de la même manière, rêveurs, insoucieux, innocents et souriants!
 

Avant de les quitter, nos hôtes ont bien voulu nous faire, à leur tour, un cadeau. Un geste spontané pour sceller une amitié, appeler à résister aux affres du temps et au faix des années. C'est une rose, entourée de pétales, qui ne se fanera jamais à nos yeux. Parce qu'elle est conçue et faite en filigrane, gracieusement et avec amour par des enfants qui n'ont pas d'âge.
 

Il convient tout de même de remercier le gardien de cette école qui nous a offert un bon vert de thé à la menthe et à l'ancienne.
 

Zouaoui Ali ben Amor


 

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