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Touwensa (Mokhtar TRIKI)- La Provence a écrit : « L’association de la Pointe-Rouge reçoit des productrices tunisiennes d’huiles.
Nous sommes tous hommes d’une seule et même Terre."L’abbé Pierre avait raison, et les actions menées dernièrement par sa fondation en sont le reflet. Les 800 km qui séparent Marseille et la Tunisie importent peu pour ses héritiers. Cette semaine, Emmaüs, Méditerranée solidarité, et Entraide et coopération en Méditerranée, basées dans la cité phocéenne, accueilleront plusieurs productrices rurales tunisiennes qui viendront vendre leurs huiles (1), dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale. " L’engagement d’Emmaüs dans ce pays est crucial si nous voulons défendre une certaine idée de la justice et de la démocratie. Il faut être solidaire et agir", clame Kamel Fassatoui, responsable au sein de la fondation.
Témoigner notre reconnaissance
Yamina Houachria, veuve, habite avec sa famille dans la région de R’him et exploite, avec Fatima, le pistachier, le myrte et la menthe. Et les épreuves sont son lot quotidien : acheminer l’eau à dos-d’âne, cueillir les plantes à la main après plusieurs kilomètres de marche, rencontrer des animaux sauvages sur le chemin… Jusque-là, elle devait ensuite utiliser une pierre meule et malaxer la pâte avec les pieds. Mais grâce au matériel fourni par Emmaüs et ses partenaires, la production a évolué. "L’huile qui sera exposée est la première extraite grâce à ces appareils. Nous voulions témoigner de notre reconnaissance et démontrer que nous étions à la hauteur de leur confiance «s’émeut Yamina. L’histoire commence en 2012, quand l’association tunisienne Emel Tounes entre prend une excursion dans le parc national de Feija. Parmi les produits du terroir de cette zone forestière, le pistachier lentisque. Son huile aux vertus cicatrisantes est extraite selon un savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération. Ce secret de fabrication, chuchoté entre femmes, ne s’avère pas viable en termes pécuniaires mais également environnementaux, car trop archaïque. Mais l’Institut national de recherches en génie rural, eau et forêt a développé un procédé d’extraction durable assurant à ces productrices "une indépendance financière qui puisse leur procurer la place importante qu’elles méritent au sein de la famille et de la société rurale et, surtout, reconnaître à juste titre leur rôle citoyen responsable". Ainsi, en décembre de l’an dernier, deux appareils avaient été acheminés afin de leur fournir le matériel nécessaire pour appliquer la formation, dispensée en amont. Et pour servir le fruit, Emel Tounes a soigné les détails. Aujourd’hui labellisés, les produits de Feija sont promus à l’échelle nationale et bientôt internationale. Une opportunité pour associations françaises et tunisienne, et artisanes de Feija, de mettre à fruit l’arbre de la solidarité. »
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