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Qualifié de miracle, promis à un avenir radieux, Nida Tounes (NT) a complètement implosé. L’enfant biologique (Hafedh Caid Essebsi) et l’enfant spirituel (Mohsen Marzouk) de BCE ont réduit en cendre une formation politique bien partie pour se développer, mieux s’enraciner et durer, gagnant haut la main le scrutin d’Octobre et Décembre 2014. Un succès mal géré mettant à nu toutes ses contradictions internes et fissuré ses piliers. Une victoire à la Pyrrhus en quelque sorte. Le parrain BCE n’a fait que constater le dégât, la barque coule sans qu’il ait pu ou su le renflouer et le ramener à bon port. Le timonier n’a pas été en mesure de contenir les vents contraires et d’éviter le naufrage. La mutinerie à bord entre les différents et non moins sournois marins a précipité l’engloutissement.
Il est irréfutable que l’alliance gouvernementale avec Ennahdha a constitué la première ligne de fracture et exacerbé la guerre des ailes et la course au leadership. Telle une mante religieuse, Ennahdha a toujours fracassé ses alliés. Quelconque parti s’en approche, se flingue à terme et croule. Le CPR et Ettakatol étaient passés par là. NT n’a pas retenu la leçon d’autant plus qu’il a articulé toute sa campagne électorale sur le vote utile et l’idée d’écarter Ennahdha du pouvoir. En triomphant aux élections, il a vite fait volte-face, retourné sa veste et trahi son électorat. Le retour de manivelle n’a pas tardé.
L’absence d’identité propre, d’une ligne politique claire et d’une plateforme idéologique, homogène et cohérente, a lourdement plombé les ailes de NT et hâtéson effondrement. Il n’a jamais agi comme un parti basé sur l’unité de vision et de stratégie mais comme un rassemblement de groupes disparates et hétéroclites, poussés souvent par la rivalité des intérêts et le conflit des enjeux internes. Un composite forcément voué à la scission et à la fission tant sa structure est rongée par ses propres facteurs d’éclatement.
La culture de leadership a également fait défaut au moment où NT a commencé à battre de l’aile et où les factions rivales ont mis en otage tout le parti. Le charisme naturel et l’autorité politique de BCE ont tourné de l’œil dès qu’il a franchi le portail de Carthage. Par moments, il a semblé que BCE ne maitrisait plus rien, laissant ses poulains s’entredéchirer et enfoncer le parti qu’il a fondé de toutes pièces et élevé au rang de première force politique sur la scène nationale et avec qui il a réussi à prendre le pouvoir.
Dépassé par les évènements ou dégoûté par les tournures ou assommé par ses compères et autres compagnons de route, BCE n’a pas tranché dans le vif, n’a pas cherché à renverser la table, préférant emprunter la voie la moins frontale et a joué la montre, persuadé peut-être que le pourrissement interne finira par décanter la situation et par sauver le parti de la chute annoncée. Le mentor, le vieux briscard est tout aussi responsable que ses lieutenants et chefs de clan, notamment son fils biologique et son fils spirituel et autres figures de pacotille au sérail, piètres, fantasques et fourbes hommes politiques.
Maintenant que NT est transformé en coquille vide et que sur ses décombres d’autres partis voient le jour en ses nom, lieu et place ou bien tentent de se reconstruireen récupérant une partie de son électorat et de sa base, il n’est pas interdit de conclure, haut et fort, quel gâchis !!Aujourd’hui, NT est un cadavre autour duquel s’amassent les charognards de tout bord, mus par leur rapacité, leur indécence et leur incompétence. L’animal politique dont l’opinion publique tunisienne affuble BCE n’a rien fait, ouvrant la porte aux prédateurs de tout acabit de fondre sur la proie. Un beau gâchis !
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