AG2R, un travail d'équipe

Touwensa (Agences) Mokhtar TRIKI

En lice pour une place dans le top 5 du Tour de France, Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud peuvent compter sur le travail de leurs équipiers qui ne ménagent pas leur peine pour les placer dans les meilleures conditions.

Vainqueur de Paris-Nice au printemps avec Carlos Betancur, l'équipe AG2R-La Mondiale avait déjà su faire preuve d'un grand collectif pour remporter une épreuve aussi prestigieuse. Le Colombien n'est finalement pas là sur le Tour de France, mais la formation de Vincent Lavenu répond parfaitement présente. Après la victoire de Blel Kadri à Gérardmer, les coureurs au maillot terre et ciel sont à fond derrière leurs leaders, Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud, troisième et sixième au général, comme l'a prouvé une 14e étape entre Grenoble et Risoul qui a vu les coureurs de l'équipe française réaliser une véritable démonstration.
 

Les AG2R ont en effet pris le contrôle de la course dès l'Izoard pour ne rien lâcher jusqu'à Risoul. Et si la victoire d'étape leur a échappée, Péraud a pu suivre le maillot jaune Nibali, alors que Bardet a préservé sa troisième place malgré la menace Thibaut Pinot. "On a bien commencé avec un bon Riblon qui a pris l'échappée, après on a vu un gros collectif se mettre en place. On a essayé de harceler un petit peu Thibaut Pinot dans la descente de l'Izoard, car on sait qu'il a des petites faiblesses dans ce domaine-là. Après, vu qu'on était en surnombre, on a pris nos responsabilités pour attaquer dans Risoul, ce qui était prévu ce matin au briefing. On l'a fait avec Jean-Christophe Péraud. Ça a fonctionné car il a repris du temps sur certains rivaux. C'était une belle journée", analyse le directeur sportif, Julien Jurdie.
 

Jurdie: "On connaissait cette étape par cœur"


Une joie d'autant plus intense que le coup avait été préparé dès le matin au briefing: "C'est encore plus beau quand on planifie sur le papier et que cela marche sur le terrain. On connaissait cette étape par coeur, on l'a reconnu au mois de mai lors du stage. On voulait vraiment être acteurs aujourd'hui", poursuit Jurdie. Un plan bien établi peut néanmoins se retourner contre vous si l'on ne prend pas en compte le ressenti des coureurs sur leur vélo. "Au fil de la course, on a communiqué entre nous, Romain et JC m'ont dit que je pouvais y aller pour faire les derniers kilomètres de l'Izoard à bloc et leur permettre de faire la descente. Le plan a bien fonctionné", ajoute ainsi Mikaël Cherel.
 

Après un Christophe Riblon époustouflant sur le plat - "il s'est défoncé pour nous, je le remercie", a déclaré Péraud -, c'est le Luxembourgeois Ben Gastauer qui a pris le relais au pied de la montée vers Risoul: "On ne s'attendait pas à ce que ça se passe aussi bien, tout le monde est super motivé et se donne à fond. Si tout le monde fait le boulot, ça motive les leaders pour aller encore plus loin."
 

"On n'a pas le maillot jaune, mais toute l'équipe est transcendée et fait un super Tour de France. Même un garçon comme Samuel Dumoulin, qui d'habitude se met d'entrée dans le grupetto, a tenu dix-quinze kilomètres d'ascension. C'est vraiment des choses exceptionnelles et très agréables à vivre", surenchérit Jurdie, qui espère désormais connaître une dernière semaine tout aussi prolifique. "Il faut néanmoins rester les deux pieds sur terre avec encore une grosse semaine de boulot. Un massif pyrénéen difficile et un gros chrono. Quoiqu'il arrive, on aura fait un super Tour de France, ce qui enlève de la pression à tout le monde." Et donne des ailes à neuf coureurs, qui ne pensaient peut-être pas pouvoir être aussi performants.
 

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